L’affaire avait été jugée mercredi dernier sous le haut regard d’une dizaine de villageoises de Chiconi. Elles étaient venues apporter leur appui à Assani Zalifa qui se retrouvait seule à la barre, alors qu’elle était fortement accompagnée lors de la manifestation contre le débit de boisson à Chiconi.
L’île était secouée par les tensions communautaristes et de multiplication de faits de délinquances, lorsque, fin septembre 2015, plusieurs bouénis décident de bloquer l’activité d’un débit de boisson, pour dénoncer l’alcoolisation montante des jeunes du village.
De son côté, la commerçante qui évoquait son traumatisme par la voix de son avocate Me Ghaem, à la suite d’une mise à l’index qui aura duré trois jours, produit les licences de vente d’alcool à jour.
Le bénéfice du doute
Si Anissa Zalifa se retrouvait à la barre, c’est aussi pour avoir tenu des injures racistes à l’endroit de la commerçante malgache, qu’elle conteste malgré les écrits des forces de l’ordre: “Je n’ai pas pu les tenir étant moi-même malgache.”
Le tribunal a décidé de relaxer la prévenue “au bénéfice du doute”. Mais le juge Sabatier qui présidait l’audience lui a malgré tout rappelé l’interdiction de porter entrave à la liberté de travailler.
Assani Zalifa ne cachait pas son soulagement à l’issue du verdict: “Je représente le combat quotidien des parents.” Celle qui est aussi enseignante se dit être le porte-parole de ses collègues, “qui n’en peuvent plus de voir des collégiens sous l’emprise de l’alcool ou de produits stupéfiants à Chiconi.” Le maire à pris un arrêté dans ce sens.
Me Ghaem annonçait aussitôt que sa cliente allait faire appel.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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