On connaissait la vigilance fortes pluies de Météo France Mayotte, mais on n’entend peu parler des réseaux de vigilance Mouches des fruits. S’il veille au grain, c’est sur la santé de nos tomates et de nos fruits. Et anticipe une crise pour éviter tout débordement en traitements pesticides. Il est intégré dans le réseau Ecophyto qui répond à un Plan programmant une réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires.
Pour un particulier, pas facile d’utiliser la citronnelle comme repoussoir à moustique quand l’insecticide est rapide et radical. C’est un peu le dilemme des agriculteurs Mahorais, « sauf que le traitements sont fréquents et préventifs, en décalage avec le risque réel », explique Brice Bouvard, Ingénieur épidémiologiste et de surveillance à la Chambre d’agriculture (CAPAM).
Le Plan Ecophyto a donc été prolongé de 10 ans, avec deux objectifs : « La réduction de 25% des traitements phytosanitaires d’ici 2020, et de la même proportion d’ici 2025. En travaillant avec quelques agriculteurs sur une recherche appliquée », des cas pratiques qu’expérimentent actuellement 13 d’entre eux, « les plus gros. »
Des litchis quasi bio
Le travail porte pour l’instant sur la diminution des taux de pesticides, « et/ou leur remplacement par un produit moins fort et efficace », complète Thomas Chesneau, Responsable technique de l’atelier maraîchage et exploitation au lycée agricole de Coconi. « Par exemple, en ce moment nous expérimentons la technique du filet protecteur contre la mouche des fruits, qui est à 70% visée par les traitements phytosanitaires. »
Sont concernés par ces traitements les tomates, les concombres, les salades et les courgettes, « essentiellement les cucurbitacées ». A contrario, à Mayotte, les fruits et légumes ne sont pas traités : le manioc, les bananes, les mangues ou les litchis, ces derniers pourraient d’ailleurs être labellisés pour cette raison.
Recul de la commercialisation des cocotiers hybrides
Ces techniques étaient présentées à Dembéni, à la station d’essais du conseil départemental, où 200 agriculteurs sur les 8.000 répertoriés étaient attendus pour cette 1ère Journée de l’élevage du RITA.
Entre deux serres, le stand de la cocoteraie de Coconi expose ses plants de noix de coco. Dans ce secteur, on se prépare déjà à une reconversion. Pourtant, les fécondations de cocotiers entre espèces Mahoraises et Malaisiennes ont tellement fonctionné, que 9.000 plants furent vendus en 2012, mais seulement le tiers les années suivantes. Une gestion défectueuse de l’association qui en avait la charge a éloigné les bailleurs que sont l’Etat et le conseil départemental… Mais la cocoteraie va rebondir : « Nous étudions la possibilité de fournir le marché des cantines scolaires », lance la maitre es fécondation de cocotiers, Oubeidi Dader.
Un peu plus loin, les sachets d’ananas et de bananes séchés sont exposés dans le cadre des premiers essais de transformation alimentaire : « On nous demande d’élargir la gamme fruits séchés, d’améliorer le process de transformation de la papaye râpée », explique Morgane Moenne, Saveurs et senteurs de Mayotte, qui cache un secret, celui de la fabrication semi-industrielle du mataba, « et pour cause, elle n’est pas totalement finalisée. Nous la faisons déguster à l’aveugle, et retiendrons la meilleure. » Il s’agit d’améliorer la vie et le palais des ménages qui travaillent et qui n’ont pas le temps de préparer leur mataba. »
Une visite guidée des serres et des techniques d’innovation était ensuite proposée aux visiteurs.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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