L’Agence de Développement et d’Innovation de Mayotte (ADIM) est née ce matin au conseil départemental. Son assemblée générale constitutive a élu comme président Ben Issa Ousseni, le conseiller départemental en charge du budget du département, et comme vice-président Saïd Bastoi, pt de la CGPME.
L’idée était dans les cartons depuis 2009, nous apprend Ben Issa Ousseni. Il sait que l’observateur qui a suivi les fresques de la très politisée SPL976 qui n’a accouché d’aucun projet, l’attend au tournant : ce ne sera pas « un machin », version de Gaulle, de plus, assure-t-il, « nous ne voulons pas reprendre des actions économiques menées par la CCI ou le département, mais être novateur. »
L’objectif est de promouvoir, de valoriser et de développer l’économie mahoraise. Etant donné le manque d’imagination qui prévaut dans ce domaine, et les freins que savent créer les politiques, une grande tâche l’attend. « Nous voulons être les moteurs de grands chantiers, comme le contournement de Mamoudzou, qui n’aboutiront que si nous fédérons tous les acteurs. »
Personnel recruté en interne
La 1ère AG en est une illustration, puisque le Medef siégeait aux côtés de la CGPME, des organisations syndicales CGT Ma, CFDT Mayotte, FO 976, la CFE CGC, la Chambre de commerce, la Chambre d’agriculture, le conseil départemental et le Centre Universitaire, « il ne manque que la Chambre des métiers et les Intercommunalités », glissait Ben Issa Ousseni.
Le budget n’est pas encore défini, « mais il sera dans un premier temps à financement départemental », régional même pourrait-on dire, puisque c’est là la compétence d’une région. La Chambre de commerce participe en mettant à disposition un local, « le siège sera ensuite installé dans les anciens locaux de la SIM. »
Le personnel sera, toujours dans un premier temps, mis à disposition par le conseil départemental et la CCI, « des profils choisis en fonction de nos besoins. Un directeur provisoire sera également nommé », et Ben Issa Ousseni a pensé à Zoubaïr Alonzo, qu’il compte proposer au prochain CA. Par la suite, un directeur sera recruté auprès de la Fédération des Agences de développement et d’innovation.
On l’a compris, les semaines à venir vont permettre de consolider et de structurer l’ADIM, « pour pouvoir commencer des actions dès le 1er janvier 2017. » Ce sera en priorité l’accompagnement des entreprises : « Nous ne voulons pas reprendre des missions existantes. Par exemple, si le conseil départemental nous demande de reprendre à notre charge la distribution des aides nouvelles aux entreprises, nous refuserons. Par contre, nous avons une mission d’accompagnement des entreprises qui n’arrivent pas à émerger aux fonds européens. » L’élu indique avoir proposé à l’Etat d’exercer une mission de contrôle, « nous espérons une proche collaboration avec le SGAR. »
Le vrai développement de l’île ne peut s’envisager sans sa grande région, ce que faisait remarquer Thierry Galarme, directeur du Medef Mayotte. Des missions seront donc envoyées aux Comores, mais pas sans coordination, « actuellement, on retrouve les mêmes entreprises dans plusieurs missions différentes », déplorait Ali Hamid Mohamed, président de la CCI Mayotte.
« Un produit nouveau, un ‘plus’ pour le développement économique qui créera des emplois », Ben Issa Ousseni nous fait rêver. Les partenaires présents attendent tous de passer à la réalité.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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