Le sénateur socialiste Thani Mohamed Soilihi avait été précurseur au Sénat en demandant qu’un débat soit ouvert sur ce thème. Mais c’est la première fois qu’un député socialiste introduit le thème à l’Assemblée nationale : « Je mets les pieds, en conscience et en responsabilité, dans le plat d’un sujet délicat », introduit d’ailleurs Ibrahim Aboubacar.
Un sujet très politique aux approches des élections à la fois présidentielle, mais aussi législative, qui aurait mérité de la sérénité. Ibrahim Aboubacar cite d’ailleurs en séance de l’Assemblée nationale (Lire intervention-aboubacar-pl-erom-droit-du-sol)ceux qui l’ont porté à des fins politiciennes sans approfondir le débat.
C’est par le biais d’un “amendement-droit-du-sol-a-mayotte ” déposé lors de l’examen du projet de loi programmation égalité réelle outre-mer et autres dispositions en matière sociale et économique, qu’il compte agir. Il demande, comme Alain Juppé en avait distillé l’idée, de restreindre l’obtention de la nationalité pour les enfants nés à Mayotte à la condition que l’un au moins des parents soit en situation régulière.
« Grave déstabilisation du territoire »
Il ne vise pas seulement les Comores, « c’est de Madagascar et de toute l’Afrique subsaharienne et Australe à présent », dont il s’agit dans ces propos.
Dans la défense de son amendement en séance, il demande en substance de réguler l’immigration clandestine avant de « bâtir des politiques qui permettent de remettre de l’ordre public en matière de logement, en structurant les filières agricoles et de la pêche de l’informel vers le formel et en organisant les services à la personne. Et partout rétablir une vraie culture de l’ordre public, à commencer par le domaine de l’urbanisme. »
En conséquence, il se dit décidé « en conscience d’ouvrir ce débat, afin de l’épuiser, dans l’esprit de mobiliser tous les leviers possibles pour lutter contre ce phénomène qui a été à l’origine d’une grave déstabilisation du territoire depuis la fin de l’année dernière. »
Ibrahim Aboubacar précise que sa démarche est soutenue par le rapporteur du texte Victorin Lurel, également Secrétaire National à l’Outre-mer du PS, qui avait été à l’origine du projet de loi sur l’Egalité réelle. La ministre a saisi officiellement le Conseil d’Etat sur le sujet. Un avis qui sera déterminant, et pour le député, et pour l’orientation du débat.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.