Dans le communique-medef-umm envoyé aux médias, les deux structures reviennent sur les réserves émises par la Chambre régionale des Comptes (CRC) dès l’octroi de la Délégation de Service Public (DSP), avec “de nombreuses réserves quant à l’aptitude du délégataire à mener simultanément tous les chantiers annoncés tout en mettant en exergue un certain nombre d’irrégularités dans le processus de sélection », pour citer leur communiqué. Une provision de 100 millions d’euros avait même été conseillée par la CRC.
Et selon l’UMM et le Medef, les faits ont l’air de donner raison à la Chambre puisqu’il accusent MCG « d’avoir acquis des moyens de manutention totalement disproportionnés, sans prendre en compte les multiples avis des professionnels du
Conseil Portuaire. Ce sont ainsi 3 grues et 4 portiques RTG qui sont aujourd’hui sous utilisés sur les quais de Longoni alors qu’il n’en existe pas un seul de ce type au Havre, premier port français en terme de volume avec plus de 2,4 millions de containers équivalents-vingt-pieds (EVP) traités par an. » D’où, « des augmentations de tarifs faramineuses. »
Le nœud du problème, et le JDM l’avait longuement expliqué, c’est la manutention. Dans l’imagerie populaire, c’est le domaine des dockers. Une activité qui « n’entrait pas dans le périmètre des prérogatives données par la DSP » pour Daniel Zaïdani en 2014, rappelle le communiqué, qui rappelle que « la SMART est l’acteur historique de la manutention. »
Grand Port Maritime
Décidément, l’Etat est replacé au centre de la problématique à la fois par le sénateur Thani Mohamed Soilihi, et par les acteurs du port puisque ces derniers souhaitent que « l’Etat remette les choses à plat au sujet de cette délégation qui n’a plus de « service public », que le nom. Il est grand temps que notre port acquière le statut de « Grand Port Maritime », statut qui ramènera une gestion saine aujourd’hui oubliée. »
Pour finir, l’UMM et le Medef Mayotte mettent en doute les capacités de gestion de MCG (Ida Nel, sa présidente ne sera jamais citée) « qui n’a cessé d’évoluer entre engagements non tenus, protocoles non respectés et irrégularités », et s’interrogent « sur le niveau de confiance qu’il est permis d’accorder au délégataire actuel, qui ambitionnait la création de 3.500 emplois et qui, aujourd’hui, applique une politique sociale discutable. »
Un gros appel du pied en direction de l’Etat, donc de la préfecture de Mayotte peut-on penser : « si rien n’est fait, ce sont encore douze années de péripéties dans l’exploitation du port qui se profilent, avec des incidences sur toute l’économie de l’île, une situation inacceptable pour nos entreprises, pour les salariés, tout comme pour les consommateurs. »
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