Soibahadine Ibrahim Ramadani demande que le président de la majorité, Ali Debré Combo, réunisse ses troupes pour prendre une décision en interne, mais il a déjà tranché : dans la balance, l’action d’Issa Issa Abdou, 4ème Vice-président du conseil départemental pèse plus lourd que celle d’Armamie Abdoul Wassion. Mais il se positionne aussi sur le marché du SPASAD, « qui s’est déroulé en toute transparence. »
L’histoire reste nébuleuse : comment, alors que le jury avait tranché en faveur de l’association Fikira Djema, pour le marché du Service d’aide et de soins à domicile, SPASAD, pour les personnes dépendantes, l’ARS a opté pour le second choix du jury, la Croix Rouge ? Sa directrice Juliette Corré nous en avait donné les raisons, et Issa Issa Abdou pour le département les avait contrées.
« Un marché passé dans les règles »
Une élue de la majorité, Armamie Abdoul Wassion, avait décidé de s’ériger en justicière jeudi dernier, contre son propre camp et contre le département. Portant sur la place publique sa critique de la gestion par Issa Issa Abdou de l’appel à projets, et réclamant une enquête interne, l’intervention du procureur, et la suspension de l’élu des toutes les présidences de commissions.
Nous avons donc sollicité une réaction du président du département. Une affaire qu’il considère « comme une péripétie, rien de plus », en demandant une réunion de la majorité. Mais il tient à se prononcer sur la passation du marché du SPASAD : « Toutes les procédures depuis le lancement de l’appel à projet jusqu’à la décision finale, ont été faites conjointement entre l’ARS et le conseil départemental, et par conséquent, dans les règles. »
Sur le communiqué assassin pour son 4ème VP, il a déjà son idée : Armamie Abdoul Wassion qui y révèle que l’association Fikira Djema a changé son objet deux mois avant l’appel à projets, « se livre à des états d’âme qui ne relèvent pas de ses compétences », et « qui n’entachent en rien la légalité de la procédure.
Action individuelle ou coalisée ?
Le président ne donne donc pas satisfaction à l’élue de Mamoudzou I contre Issa Abdou, bien au contraire, il ne nie pas que des sanctions contre elle puissent être prises, « ce sera à la majorité d’en décider, mais son attitude est déplorable. En cas de désaccord, on en débat au sein de la majorité, avant d’en faire publicité dans la rue. »
Sa décision est aussi dictée par l’action d’Issa Issa Abdou, le 4ème VP en charge de l’action sociale et de la Santé : « Il a travaillé à la réorganisation des services en traduisant les recommandations de l’IGAS. De plus, dans le cadre de ses délégations, il a œuvré pour que l’Etat prenne sa part dans la prise en compte de l’Action sociale, concrétisé par l’annonce de la ministre Ericka Bareigts. »
Difficile de dire s’il s’agit d’une initiative individuelle de la part d’Armamie Abdoul Wassion, dont il imagine la déception de ne pas avoir obtenu de vice-présidence, ou d’une coalition, le président sans le dire expressément penchera pour la seconde hypothèse. Une hypothèse où le positionnement d’Issa Abdou au port de Longoni ne serait pas étranger.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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