A la suite de l’avis favorable du conseil portuaire du 22 juin 2016 à la majorité acquise à Ida Nel, Présidente de Mayotte Channel Gateway (MCG), le conseil départemental avait validé les nouveaux tarifs, une hausse de 100% pour certains, et ce, malgré l’avis contraire de son cabinet de conseil CATRAM. Il n’aurait pas validé ceux des grues et des RTG, un point qui reste à éclaircir.
Le président Soibahadine avait même fait du zèle en prenant un arrêté le 2 septembre 2016, demandant leur application immédiate « sans attendre le 1er janvier 2017 ». Le préfet avait contré, en expliquant que l’arrêté devait auparavant passer le contrôle de légalité. Qui le retoquait. Le représentant de l’Etat demandait donc au conseil départemental de le retirer, qui en informait Ida Nel par un courrier du 3 novembre dernier (arre%cc%82te_tarif_outillages_public), en précisant que « les tarifs applicables aux grues et RTG, doivent faire l’objet d’une concertation dans les plus brefs délais. »
Les délais sont donnés à Ida Nel par mail ce 16 novembre : une réunion de concertation est proposée par la responsable des ports Sitti Maoulida entre les experts techniques du Département (CATRAM) et de MCG (Monsieur Méléagros), entre le 30 novembre, 1er et 2 décembre 2016 à Paris. Ida Nel a le choix dans la date.
Conflit sur la manutention : à Bordeaux aussi
« Le Conseil départemental souhaite, avec votre accord, que cette réunion soit arbitrée par un tiers, expert en la matière, au nom de Monsieur Le Ven qui a toutes les compétences requises pour nous assister dans nos échanges », rajoute Sitti Maoulida. Un expert qui arbitre actuellement un conflit concernant la manutention sur le site du Verdon (Port de Bordeaux). On reparle donc de manutention, sujet de conflit avec la SMART, et non plus de tarifs.
Dans sa réponse qui s’oppose à toute réunion hors de Mayotte, Ida Nel reproche au département de faire trainer le dossier, et l’invite à saisir la justice ici pour toute contestation. Dont les jugements lui ont jusqu’à présent tous été favorables.
Elle informe en outre qu’aucun container de marchandises ne sortira du port ce vendredi 18 novembre, car elle invoque son incapacité de facturer les services opérés avec des grues et RTG, sans tarifs. Dont on ne sait trop s’ils sont intégrés à l’arrêté départemental.
« Nous sommes pris en otage »
La colère monte au port de Longoni, impossible pour les transitaires de faire sortir les marchandises, « Nos clients importateurs et l’économie mahoraise sont désormais pris en otage par des manœuvres fallacieuses que seule MCG a la capacité d’imaginer », reproche leur syndicat dans un mail adressé au gestionnaire ce jeudi. En lui demandant d’exercer sa mission de continuité de service public qui lui a été confiée.
Ils menacent MCG de « contester les frais de magasinage » et de lui répercuter « les frais éventuels de détention de conteneur qui viendront augmenter la longue liste d’avoirs dont vous faites déjà l’objet. »
A chaque blocage, c’est la vulnérabilité des marchandises périssables, dangereuses et des médicaments qui est en première ligne. Et deux navires sont annoncés les 18 et 19 Novembre, préviennent les transitaires.
Ce vendredi matin, Ida Nel a accepté de mettre à disposition les containers jusqu’à mardi, date de rendez-vous avec le syndicat des transitaires.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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