Mohamed VI est arrivé hier samedi à Madagascar. Après l’Ethiopie, le roi du Maroc poursuit sa 2e tournée africaine de l’année, après celle effectuée il y a quelques semaines, accompagné d’une délégation de… 450 personnes dont plusieurs ministres.
Accueilli à sa descente d’avion par le président de la République malgache, Hery Rajao, présent la semaine dernière à Marrakech pour la COP22, le souverain marocain effectue ici une visite qui est loin d’être anodine. Il pose ainsi ses pas sur ceux de son aïeul, Mohamed V, exilé de force par la France dans le pays en 1954. Mohamed VI doit d’ailleurs se rendre à Antsirabe dont l’Hôtel des thermes avait accueilli la famille régnante tenue à l’écart de son pays.
Le roi procèdera «à la pose de la première pierre d’un grand hôpital, dédié à la santé de la mère et de l’enfant, ainsi que celle d’un centre de formation professionnelle qui pourra accueillir près d’un millier d’apprenants», indique la présidence malgache sur son site.
Comme le roi du Maroc, 34 chefs d’Etat et de gouvernement doivent rejoindre Antananarivo pour prendre part au 16e sommet de la francophonie qui se déroule à partir de mardi et jusqu’à dimanche prochain, le 27 novembre.
80 Etats représentés
Cette conférence des pays ayant le Français en partage verra également la participation de 11 premières dames et 37 ministres des Affaires étrangères, indique la présidence malgache. Dès ce lundi 22 novembre, Antananarivo accueillera deux réunions préparatoires au Sommet qui recevra au total des représentants de 80 États.
François Hollande a confirmé qu’il assistera au sommet.
L’événement permettra aux pays participants de parler de «politique internationale, d’économie mondiale, de coopération francophone, de droits humains, d’éducation, de culture et de démocratie».
Les demandes d’adhésion des nouveaux membres seront également étudiées et le nouveau Secrétaire général de la Francophonie devrait être élu.
Coût et ripolinage
A Madagascar, l’événement fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs mois. C’est d’abord le coût du sommet qui a été dénoncé par la presse comme sur les réseaux sociaux. Mais cette semaine, c’est le «nettoyage» de la capitale, vidée de ses pauvres, qui est vigoureusement critiqué, des pauvres qui devraient être tenus à l’écart des lieux que fréquenteront les officiels.
Les opérations de polices pour déloger les SDF ont débuté le weekend dernier. Depuis, ces pauvres sont systématiquement conduits dans des centres d’accueil en périphérie de la capitale.
Par ailleurs, un arrêté du ministère des Transports interdit, nuit et jour, la circulation des pousse-pousse et des charrettes, et limite drastiquement la circulation des motos. Là encore, ce sont les travailleurs pauvres qui sont visés par la mesure.
La cosmétique de la capitale
Enfin, de la réfection des routes à la peinture des trottoirs, nombreux sont aussi ceux qui raillent les travaux «cosmétiques» destinés à donner l’illusion d’une capitale pimpante aux visiteurs du sommet alors que le pays n’est pas parvenu à relever la tête après les années de crise politique qui l’ont maintenu parmi les plus pauvres du monde. Selon les études, entre 80 et 90 % de la population malgache vivrait sous le seuil de pauvreté.
Enfin, dernière mesure qui a fini par exaspérer les habitant du pays: le report des interventions chirurgicales des hôpitaux de la capitale. Les malades devront attendre la fin du sommet pour pouvoir, à nouveau, bénéficier des blocs opératoires qui ont été fermés pour cause de présence de chefs d’Etat… Ils doivent être disponibles pour les officiels en permanence, en cas de nécessité.
RR
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