Aujourd’hui, le syndicat du 1er degré SNUipp de Rivomalala Rakotondravelo annonce une grève plus active que ces derniers jours. Il s’agit toujours de demander la prise en compte de l’ancienneté générale des services (AGS) des instit avant leur intégration dans la fonction publique. Et également la généralisation des REP+ (davantage de moyens humains et financiers en zone difficile) et de l’indexation à 53% (calqué sur La Réunion au lieu de 40% à Mayotte en 2017).
C’est surtout l’AGS des agents qui mobilise Rivo, qui avance 60% des écoles fermées. A la suite d’un premier mouvement de grève, l’Etat a décidé que l’ancienneté de tous les fonctionnaires serait reprise à 100% depuis leur intégration dans un corps passerelle en 2009, et à 75% avant.
Mais les instituteurs sont un cas à part, puisqu’un dispositif propre leur avait été appliqué, pour passer du statut de recrutés par la collectivité de Mayotte (CDM) à celui de fonctionnaire : il s’agit de l’IERM, Instituteur des Ecoles Recruté à Mayotte. Chaque année, ils sont une centaine environ, selon le vice-rectorat, à accéder au statut de Professeur des écoles (PE) par liste d’aptitude (sans concours).
Des instit surclassés
Rivo donne l’exemple d’un PE de 16 ans de carrière, reclassé au 3ème échelon, qui pourrait accéder au 7ème échelon si on appliquait l’intégralité de son ancienneté. L’enjeu, c’est la pension de retraite. Et cela équivaudrait à intégrer un niveau brevet au même échelon qu’un autre agent de niveau plus élevé.
Nathalie Costantini, la vice-recteur met donc en garde contre ce qu’elle appelle de la « désinformation » : « Les IERM ont été en poste de catégorie B, comme ceux de métropole », explique-t-elle aux médias ce mercredi, « ils passent donc à la hors classe comme leurs collègues de métropole pour la retraite. » Même mieux, elle rappelle que l’année dernière, « dix d’entre eux ont eu accès à la hors classe, alors qu’ils n’auraient pas du l’être, puisqu’ils n’avaient pas le nombre d’années nécessaires comme professeurs des écoles. » Ecartant de ce fait 3 enseignants de métropole qui étaient dans les clous.
Des efforts ont donc été faits pour ces instits qui n’ont pas cotisé au niveau de leurs collègues métropolitains, mais que l’Etat était bien content à l’époque de pouvoir recruter lors de la scolarisation massive des jeunes Mahorais. Mais que Rivo aimerait voir se généraliser à tous.
L’affaire n’est donc pas close, puisque depuis 3 jours, les écoles sont fermées, « les portails cadenassés », accuse la vice-recteur qui a déposé plainte, « si le mouvement mobilisait comme le dit le syndicat, les enseignants quitteraient les écoles d’eux-mêmes, il n’y aurait pas besoin de saboter les barillets comme ce fut le cas à Bandraboua. Or, nous enregistrons une centaine de serrures vandalisées avec de la colle, de la limaille ou de la mousse expansée. Avec 83 écoles fermées, ce sont entre 25.000 et 30.000 enfants qui sont privés de leur droit à apprendre. » Un enseignant aurait fait cours sous un badamier ce mardi.
Selon elle, trois maires auraient également déposé plainte. Dans un communiqué, Rivo rapporte que la directrice de l’école élémentaire annexe de Mamoudzou ayant refusé l’accès de son école à 4 militants SNUipp qui distribuait des tracts, alors que « les représentants du personnel ont le droit de pénétrer dans les écoles dans le cadre de leur activité », lui-même a enjambé un portail afin de mobiliser les enseignants. La directrice aurait alors déposé plainte.
Le SNUipp-FSU Mayotte appelle à une nouvelle manifestation dans les rues de Mamoudzou ce jeudi 24 novembre, le rassemblement est fixé au vice rectorat à partir de 8h30.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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