Said Omar Oili, Néma (apparenté PS), a donc été réélu vendredi dernier à la tête de l’Association des Maires de Mayotte (AMM) par l’ensemble des maires, moins deux voix : celle de la LR Anchya Bamana qui s’était présentée dans un premier temps contre lui, pour se retirer et voter blanc ensuite, et celle du maire de Dembéni qui était absent. Il reconduit son équipe pour poursuivre le travail engagé avec un gouvernement qui n’a plus que 4 mois de vie, du moins sous la 1ère mandature de François Hollande.
Une quasi unanimité qui prend place dans une continuité de travail de correction de la fiscalité confiscatoire. Il s’agit de pousser le gouvernement à poursuivre le travail engagé et trouver le bon équilibre pour défendre le budget des communes, ce qui, malgré les 10 engagements de Manuel Valls, n’est pas encore gagné : « Nous devons poursuivre la bataille sur la valeur locative prohibitive, en tenant compte des solutions proposées par Philippe Nikonoff, et son cabinet A6CMO, sur le cadastre et l’adressage, et sur le coefficient correcteur de la Dotation globale de fonctionnement intégrant la croissance de la population. »
Jusqu’où les maires sont-ils prêts à aller ?
En matinée ce vendredi, l’élu de Dzaoudzi Labattoir avait notamment présidé une réunion sur le sujet, « après le travail fourni par Philippe Nikonoff, la balle est dans le camp des maires », qui n’adhèrent pas à la proposition de dégrèvement du gouvernement, « seuls les plus hauts revenus seront sollicités ».
Mais surtout, il ne solutionne pas l’exclusion du fichier de base de calcul de la taxe d’habitation de la moitié des locataires, dont la grande majorité à bas revenus est exonérée, et devrait donc être compensée par l’Etat auprès des communes. Une perte annuelle qui avoisinerait les 60 millions d’euros pour l’ensemble des municipalités. Qui ne seraient alors pas contraintes de fixer des taux élevés pour protéger leurs recettes. Difficile de dire jusqu’où les maires sont prêts à aller dans un rapport de force avec Bercy.
Ce samedi Saïd Omar Oili devait boucler un document qu’il prendra sous le bras lors de son déplacement à Paris la semaine du 4 décembre, « au ministère des Outremer pour voir comment le travail que nous avons fourni à Mayotte peut être intégré au projet de loi de finances 2017 », explique-t-il au JDM. Il s’agit quand même d’un travail demandé par Manuel Valls quand il avait appelé à « une refonte de la fiscalité » pour Mayotte.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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