La reprise de l’Ancienneté générale des services n’était pas au menu de la rencontre interministérielle du 5 décembre. L’ordre du jour a été rapporté par le syndicat UNSA qui s’y est rendu, aux côtés de Solidaire, FO, CGT, CFDT, FAFP, CFTC, CGC, UNSA.
En matière d’attractivité, les propositions de l’UNSA abordées lors de la réunion de préparation 1er décembre dernier, sont à l’étude : l’Indemnité de Sujétion géographique individuelle, et non par couple, l’Indemnité de frais de changement de résidence sans condition de durée. Sur ce sujet, le ministère de la fonction publique “confirme le maintien de l’indemnité du différentiel logement et la non création du 3% de l’indemnité de résidence.”
Quant aux retours d’analyse des situations individuelles que devait réaliser le préfet de Mayotte, les ministères n’en ont pas de nouvelles, selon l’UNSA. “Autre point négatif, le volet fiscalité n’a pas été abordé.”
120 écoles fermées
En matière de reprise d’ancienneté générale des services (AGS), les ministères n’ont pas évolué sur leur position, “les organisations syndicales font remarquer que des agents n’ont pas été reclassés comme il se doit”, rapporte l’UNSA. Une absence d’évolution que craignait la FSU qui ne s’était pas déplacée à cette réunion.
Mais peut-être est-ce lié : “La non-réponse du ministère de la fonction publique, ou plutôt du Ministère de l’Éducation nationale, pour l’AGS des instituteurs ex-salariés de la collectivité de Mayotte (CDM) est-elle liée à l’absence des représentants de certaines Organisation Syndicale ce jour?”, s’interroge l’UNSA,” Nous considérons qu’il est impératif que les collègues aient une réponse claire et rapide du ministère. Des enfants ne peuvent plus aller à l’école depuis 4 semaines, pour UNSA Mayotte, il faut que chacun prenne la mesure de la situation pour sortir de ce chaos éducatif.”
La manifestation symbolique d’une dizaine d’enseignants ce mardi matin du SNUipp devant le vice-rectorat, ne doit pas cacher l’impact du mouvement: “110 écoles fermées”, selon Rivomalala Rakotondravelo, le secrétaire départemental, un chiffre supérieur pour le vice-rectorat qui en a comptabilisé 120, sur les 180 que compte l’île. Un drame pour les enfants privés d’enseignement, insupportable même quand on sait les besoins, et que le leader explique par un passage obligé, lui qui avait défendu en son temps l’indexation, obtenue depuis.
Dialogue de sourd entre le SNUipp et le ministère
Le mutisme gouvernemental, s’explique par le régime du corps transitoire Instituteur de Écoles Recruté à Mayotte (IERM), qu’il juge plus favorable que les autres agents ex-salariés de la collectivité départementale de Mayotte (CDM), et par l’affirmation que « l’agent mahorais touche en moyenne 80% de plus qu’un agent métropolitain”. Pour Rivo, il s’agit de dispositifs de droit commun auxquels ont droit tous les agents du pays.
Pour motiver sa revendication, le SNUipp-FSU Mayotte avait pris l’exemple d’un instituteur né en 1954, qui a 35 ans d’ancienneté et qui est au 8ème échelon du corps des IFERM: “Il risque de partir à la retraite sans avoir eu la possibilité d’accéder au second grade des Professeur des Ecoles (PE) qui normalement sera garanti à tous. Un autre ex-instituteur de la CDM qui a intégré le corps des IERM, qui est devenu PE par liste d’aptitude et qui totalise 16 ans de carrière a été reclassé en 2014 au 3ème échelon de la classe normale des PE. Si on appliquait intégralement le dispositif prévu pour les autres qui sont passés par les corps passerelles, il devrait être au 7ème échelon.”
Ils poursuivent la grève, et vont décider le jeudi 8 décembre prochain, autour d’un «voulé fraternel» des actions pendant les vacances et de la préparation de la reprise de la grève et des actions dès le 9 janvier.
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