La communauté de communes de Petite Terre a réuni ce jeudi 8 décembre à 11h son CISPD, le Conseil Intercommunal de sécurité et de prévention de la Délinquance, comme elle le fait deux fois par an. Il a pour mission d’élaborer et d’appliquer une stratégie territoriale pour assurer la qualité de vie et la tranquillité publique de sa population. Et elle est actuellement malmenée à en croire les participants que sont les maires de Pamandzi, et de Dzaoudzi Labattoir, le procureur de la République, le colonel de gendarmerie et le préfet.
Selon les chiffres de la brigade de gendarmerie de Petite Terre, la délinquance semble avoir connu une pause à Pamandzi en 2016. Mais en réalité, les atteintes volontaires à l’intégrité physique se sont envolées de 23,6% par rapport à 2015, les atteintes aux biens, de 12%, seuls les infractions économiques et financières ont chuté de 21,4%, le nombre de cambriolages, étant resté stable, 95 par an.
A Dzaoudzi Labattoir, sur ces 5 dernières années, on voit un fléchissement en 2013, puis une tendance qui repart constamment à la hausse, seulement en matière d’atteintes aux personnes, +33,6%, et d’infractions économiques, +88%, les atteintes aux biens, -22,9% et les cambriolages, -39,8%, ayant marqué le pas.
Gendarmes en sous-effectifs
On assiste donc sur l’ensemble de Petite Terre à une évolution inquiétante des agressions physiques contre les habitants, de +28% en moyenne. Le taux d’élucidation n’est pas précisé, mais des interpellations ont eu lieu, qui ont donné lieu à 174 gardes à vue, qui ont concerné 141 mineurs (ils étaient 168 en 2015), avec 24 fugueurs signalés. Des mineurs victimes aussi, notamment de 13 viols ou agression sexuelles (16 en 2015).
Des phénomènes de bandes rivale que les participants qualifient de « très violents », sont visibles à Dzaoudzi Labattoir dans les quartiers de Gaza, Amigo, Bred, Chicha, Marigo, et à Pamandzi, dans les quartiers des Décasés (DKS), Favelas, MG Gang, Bronx, et LVG.
On peut compter pour faire régner l’ordre sur 25 gendarmes, pour une population officielle de 25.000 habitants en moyenne, donc en deçà de la moyenne nationale, de 23 policiers municipaux et de 10 médiateurs PEP’S.
Sitôt qu’on est plus de 5 on est… en infraction
Considérant les rassemblements nocturnes, les rixes et disputes, l’agression des élèves dans les stades, avec un forte participation de mineurs, chacun des deux maires, Mahafourou Saïdali pour Pamandzi, (arrete-pzi) et Saïd Omar Oili pour Dzaoudzi Labattoir, (arre%cc%82te-n295-circulation-des-mineurs) a décidé de publier le même arrêté pour réglementer la circulation de tout mineur de moins de 18 ans non accompagnés par l’un de ses parents ou son tuteur légal. « Il ne doit pas circuler de 20h à 5h du matin sur des zones particulières de la commune »*. La mesure a été visée par la préfecture le 6 décembre, elle est donc applicable depuis cette date.
Tout déplacement ou rassemblement en groupe non préalablement autorisé de plus de 5 individus mineurs est également interdit de 20h à 5h sur l’ensemble du territoire public de Petite Terre.
Quiconque ne respectera pas les présentes décisions sera poursuivi comme le prévoit la loi et sera puni de la peine d’amende prévue pour les contraventions. Que seront chargées de délivrer la gendarmerie et la police municipale.
L’arrêté n’est pas la seule solution envisagée par les acteurs du CISPD.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
* Pour Pamandzi : Les intersections limitrophes entre la commune de Pamandzi et Dzaoudzi-Labattoir, Place des décasés, Rue Vitta Lémengo, Boulevard Général De Gaulle, Route Nationale 4, Rue de la Plage et rue de la Mairie, Boulevard François Mitterrand, Rue Manga Fouté, Rue Radio Dziani, Rue du stade, Rue du SMIAM
Pour Dzaoudzi Labattoir : Les intersections limitrophes entre la commune de Pamandzi et Dzaoudzi-Labattoir, Rue du Four à Chaux, Route Nationale 4, Rue du dispensaire, Rue du commerce, Rue de la ferme, Boulevard des amoureux, Route de Moya, Route des badamiers
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