Après la phase d’installation, place à la stratégie. Pour sa 2e réunion, le Conseil départemental de l’habitat et de l’hébergement (CDHH) bascule doucement mais surement dans le droit commun. Après l’Etat, c’est à présent le département qui est à la tête de cette instance de concertation de l’ensemble des acteurs qui interviennent dans les politiques du logement.
Il est donc question de l’habitat social, alors que l’INSEE estime à seulement 200 logements sociaux, le parc actuel dans le département. «Il y a une urgence d’avoir du concret dans le logement social», reconnaît Issa Issa Abdou, le vice-président du département qui dirigeait la réunion. «Le compte n’y est toujours pas alors que les besoins sont colossaux. Il faut vraiment que l’on y aille».
La SIM, qui gère ce petit parc de logements sociaux, est venue présenter ses perspectives. «Ils sont dans les clous par rapport aux objectifs fixés», estime Issa Issa Abdou. La société immobilière, qui redresse sa situation, estime être en mesure de sortir une soixantaine de logements sociaux chaque année. «Les objectifs sont à affiner, mais les perspectives sont réelles», estime le vice-président.
Le sujet des dispositifs d’aides
Autre piste de travail pour le CDHH, les dispositifs publics d’aides destinés aux personnes fragiles dont le FSL, le fonds de solidarité pour le logement. Il s’agit d’un dispositif de droit commun pour lequel l’actuelle majorité départementale affirme avoir «une vraie ambition».
Ce FSL accorde des aides financières aux personnes qui rencontrent des difficultés pour assurer les dépenses de leur logement (factures, loyers…). Les aides du FSL peuvent également financer les dépenses liées à l’entrée dans un logement (dépôt de garantie, premier loyer, assurance, frais de déménagement) voire certaines dettes de loyers, les factures d’électricité, d’eau et de téléphone.
Problème : le FSL tient compte de l’ensemble des revenus de toutes les personnes composant le foyer. Le département souhaiterait donc que le plafond de ressources soit revu. «Ce serait un moyen pour en faire bénéficier le plus grand nombre», explique Issa Issa Abdou.
Foncier et habitat insalubre
Le CDHH devrait également plancher sur deux autres chantiers. D’abord, la résorption de l’habitat insalubre (RHI), pour que les travaux de voieries des zones concernées ne captent pas tous les budgets. L’insalubrité et l’indignité du parc de logements existants est incontestable: un tiers des logements est construit en tôle.
Ensuite, la maîtrise du foncier: «Le département est engagé dans un vaste plan de régularisation», réaffirme Issa Issa Abdou. Sur ce sujet, le rôle du nouvel établissement public foncier sera également central… «mais il faut que les élus soient associés et que les choses ne se fassent pas sans eux», prévient-il.
S’appuyer sur le plan logement
Ce CDHH rassemble, en présence du préfet, des représentants des élus du département, des communautés de communes et des communes, mais aussi de la société civile, du monde professionnel de la construction, et des opérateurs du logement et de l’hébergement, avec la volonté d’associer tous les acteurs à l’élaboration des politiques publiques à venir.
Ces politiques devraient s’appuyer sur le Plan Logement Outre-Mer (PLOM), voulu par la ministre de l’outre-mer pour produire massivement et qualitativement les logements nécessaires sur les territoires.
Le CDHH devrait entrer dans une démarche de planification plus concrète lors de sa prochaine réunion, après la période des fêtes.
RR
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