Ce n’est pas le groupe canadien SNC-Lavalin qui fêtera le 6e anniversaire de la gestion privée de l’aéroport de Mayotte. Comme annoncé en fin d’année dernière, le groupe québécois a cédé tous ses actifs en France et à Monaco. Et on connaît maintenant l’heureux élu : il s’agit d’Edeis, un nouveau venu dans le secteur. Le repreneur se présente en effet comme un «nouvel acteur français de l’ingénierie et de la gestion d’infrastructures complexes». Il est né d’un partenariat entre un fonds d’investissement (Ciclad) et une société financière (la société de participations Impact Holding de Jean-Luc Schnoebelen). La société sera d’ailleurs présidée par Jean-Luc Schnoebelen, ex-Bouygues et fondateur du groupe d’ingénierie Ginger.
L’aéroport de Mayotte n’est pas le seul à changer ainsi de main. La reprise par Edeis concerne en effet les actifs du groupe SNC-Lavalin SAS et les activités d’ingénierie et opérations/maintenance de 13 infrastructures, du port de plaisance de Rouen, et de 19 aéroports de province et d’Outre-mer. Le montant de la transaction n’a pas été détaillé.
L’emploi préservé
Du côté du groupe SNC-Lavalin, on avance plusieurs raisons qui ont conduit à soutenir l’offre de reprise. Le groupe Edeis s’est engagé à assurer la pérennité et le développement des activités en France et Monaco, tout en n’ayant aucun impact négatif sur l’emploi. La précision n’est pas neutre : cette cession d’actifs concerne 1.100 collaborateurs qui travaillaient au sein de Lavalin. «Les collaborateurs en place constituent un vivier de compétences indispensable au service d’une nouvelle ambition partagée», explique le groupe dans un communiqué.
Même son de cloche chez Edeis où, face aux inquiétudes locales, on affirme que ce rachat n’aura «aucun impact négatif sur l’emploi». Des élus locaux français avaient fait part de leurs interrogations sur le sujet dès l’annonce du retrait du groupe canadien.
Scandale mondial
Le groupe Lavalin estimait que ses actifs en France n’avaient pas généré la rentabilité escomptée. Depuis le mois d’août dernier, il réfléchissait donc à une cession.
Depuis quelques années, le Québécois s’est profondément réorganisé après avoir été impliqué dans des scandales en série autour de pots-de-vin versés pour l’obtention de marchés publics au Canada et dans le monde. En 2013, la Banque mondiale avait même interdit au groupe de participer à des appels d’offres pour une durée de dix ans.
La nouvelle aérogare
Au final, en ce début d’année, les aéroports d’Angoulême, Annecy, Auxerre, Bourges, Chalon, Cherbourg, Dijon, Le Havre, Nîmes, Reims, Rouen, Saint-Martin, Tarbes, Toulouse Francazal, Tours, Troyes et Vannes repassent sous pavillon français. Il en va de même pour l’aéroport de Castellón en Espagne et donc celui de Mayotte.
Chez nous, la gestion de l’aéroport avait été confiée par l’État au groupe SNC-Lavalin pour une durée de 20 ans, en avril 2011. C’est la société canadienne qui a livré la nouvelle aérogare de Pamandzi en 2014.
L’exploitation de la plate-forme concerne essentiellement sa gestion et son entretien, mais aussi le développement commercial basé notamment sur les liaisons régulières régionales et avec la métropole. Le groupe mène toujours les travaux de transformation de l’ancienne aérogare en centre d’affaires. Il planche aussi sur la création d’un hôtel à proximité de l’aéroport.
RR
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