La grève a débuté le 6 décembre dernier. Il a donc fallu attendre un mois pour les salariés et la direction de Ballou se donne rendez-vous à la Dieccte (direction du travail). La première commission de conciliation s’est déroulée mardi, elle a obligé l’entreprise à céder à certaines revendications des salariés. Celles-ci relevaient en fait de la simple application du droit du travail. La commission de ce mercredi matin s’est en revanche soldée par un échec.
«Le PDG de Ballou a refusé toutes nos revendications, exceptée celle portant sur la grille salariale», indique Salim Naouda, le secrétaire départemental de la CGT. Une affirmation confirmée par Ousséni Balahachi, secrétaire de la CFDT qui déplore en outre «des réponses méprisantes» de la part de la direction de Ballou au cours des négociations.
Un non-respect du droit du travail
Suite aux échecs des nombreuses tentatives de négociations entre les salariés grévistes et la direction, le préfet Frédéric Veau avait demandé la mise en place de commissions de conciliation à la Dieccte. La première a permis à l’entreprise de se conformer au droit du travail. Neuf des 14 revendications des grévistes ont donc eu gain de cause puisqu’il s’agissait simplement de respecter la loi. La deuxième conciliation s’est quant à elle soldée par un échec: l’entreprise n’entendrait rien lâcher de plus que le strictement obligatoire.
Ballou devra cependant se plier à certaines règles concernant notamment la sécurité des équipements de travail, les heures supplémentaires et le respect de ses salariés. La quasi totalité des employés déplorait en effet une forme de «harcèlement moral» au sein de la société. «La direction se livrait à une dévalorisation constante de ses employés. Il y a eu des insultes et des propos racistes. Certains d’entre eux ont été enregistré par les employés visés. Ils comptent d’ailleurs porter plainte dès que possible», explique Salim Naouda.
Nouvelles discussions lundi
Si ces manquements à la loi devront obligatoirement être corrigés par la direction, les syndicats affirment que les revendications relevant du bon vouloir de l’entreprise sont systématiquement refusées. Pas de chèques déjeuner, pas de prime de fin d’année. Visiblement très remontés contre la direction, ceux-ci ont décidé de «ne rien lâcher». Le mouvement de grève se poursuit donc et les magasins Ballou resteront fermés jusqu’à ce qu’un compromis soit trouvé.
«Le PDG de l’entreprise ne s’est même pas déplacé pour prendre part aux négociations», déplore Ousseni Balahachi. «Ce serait quand même la moindre des choses», s’indigne-t-il. Safdar Ballou a envoyé son DRH, Azad Mamodaly pour mener les négociations lors des différentes commissions de conciliation, ce que Ousseni Balahashi considère comme un manque de respect.
Le conflit est donc encore bien loin de trouver la voie de l’apaisement. Une prochaine réunion est prévue lundi, le 9 janvier, pour essayer de trouver un compromis. «Nous espérons que cette fois-ci le directeur sera présent», conclut le représentant de la CFDT.
NG
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