Il faut donc aller à la source et toucher les artisans qui sont sollicités par des particuliers ou sur des chantiers professionnels : « Ce sont les 175 électriciens de Mayotte qui vont faire le lien, en offrant à leur client de reprendre les ampoules usagées », explique Anne-Constance Onghema, directrice d’Insidens.
Pour valoriser leur démarche, Récylum a créé la charte Électricien Éco?Responsable, et a signé un partenariat avec la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) ce jeudi. Son président Salime Soumaila met à disposition sa directrice du développement pour articuler le dispositif.
Les points de collecte seront situés dans les locaux de la CMA, à l’hôtel consulaire de Mamoudzou, ou à l’Université des Métiers et de l’Artisanat à Kawéni. Dans le prolongement de la signature de cette charte, des ateliers de sensibilisation se tiendront, pour accompagner les artisans qui le souhaitent, dans leur démarche éco-responsable autour du recyclage des lampes, des néons et du matériel électrique des chantiers.
Un container sur le départ
La filière de recyclage est en cours d’organisation, nous apprend Anne-Constance Onghena : « Un container entier d’ampoules doit quitter le port dans les semaines à venir, pour être revalorisé en métropole. »
Récylum invite également les artisans électriciens à se défaire de tous ces DEEE en même temps que des lampes. « Les équipements électriques sont pour la plupart des déchets dangereux. Trop souvent assimilés à de la simple ferraille ou à des déchets industriels banals, ils ne sont malheureusement pas dépollués conformément à la réglementation. De plus, les équipements électriques professionnels se recyclent à plus de 75% de leur poids permettant d’économiser les ressources naturelles et énergétiques. »
Les électriciens adhérents à la Charte éco?responsable s’engagent à informer leurs clients sur le recyclage et ses enjeux, à reprendre les équipements électriques (lampes et DEEE Pro) usagés de leurs clients, à proposer un certificat de collecte sélective à leurs clients et à déposer les équipements électriques chez le facilitateur local. Un service gratuit.
Le budget de la CMA en forte hausse
Le point presse se tenait ce jeudi à l’issue de l’assemblée générale de la CMA de vote du budget. « Il est de 1,71 millions d’euros », explique Jean-Denis Larroze, secrétaire général de la CMA, en hausse de 480.000 euros par rapport à l’année dernière. La Chambre a évolué vers davantage d’indépendance : « Nous étions tributaire à 80% des subventions, nous ne le sommes plus qu’à 40%. »
Le nombre d’adhérents a augmenté, puisque de 3.006 artisans en 2014, ils étaient 3.373 au 31 décembre 2016. Mais la différence vient de la formation : « Bien que nous ayons dû, à regret, abandonner l’apprentissage en boucherie faute de subventions du conseil départemental, nous avons pu développer d’autres secteurs de formation qui nous ont permis de redonner un second souffle et d’équilibrer les comptes. »
Une évolution qui appelle à ne pas s’endormir sur ses lauriers si la CMA veut survivre. « Nous allons signer ujne convention de partenariat avec Mtsangamouji pour le développement de l’artisanat dans la commune. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.