Après la douche froide en 2016, l’optimisme revient à la BGE (ex-Boutiques de gestion) en cette nouvelle année. Le passage au droit commun avait coupé tous les financements de la Direction du travail, (Dieccte), sans que ce fut réellement anticipé. « Mais la Dieccte ne nous a jamais lâché », tient à souligner Maymounati Ahamadi, la rayonnante directrice de la BGE.
Il a pourtant fallu rebondir et se retrousser les manches, « nous avons du partir à la recherche de cofinancement pour obtenir les fonds européens, mais finalement avec les mêmes structures qui nous soutenaient déjà, la Dieccte, le conseil départemental, la Politique de la Ville, et la Caisse des dépôts qui ne nous a jamais lâchés. » L’Europe aussi les a regardé autrement, « comme des porteurs de projets efficaces. »
Les actions habituelles ont été malgré tout menées, « notamment notre cœur de métier, l’accompagnement à la création d’entreprise, de l’idée au projet, et à la mise en place du Business Plan ». Ils sont 181 à avoir été suivis en convention avec la Dieccte ou avec le conseil départemental.
La cohésion de l’équipe a sauvé la BGE
La BGE de Mayotte a également poursuivi la formation de dirigeants des Très Petites entreprises (TPE), l’organisation du concours Talents, prévoit la semaine des TPE fin mars, et met en place le BG e-Club (prononcer ‘bgi’) : « Il s’agit d’un club d’entrepreneurs prêts à proposer leur retour d’expérience dans leur secteur, pour se fédérer, partager et agir. Un architecte qui est seul à Dapani, ne va pas voir les opportunités que pourrait lui offrir un cabinet à Mamoudzou. »
Si la structure a rebondi et résisté, c’est grâce à la cohésion de l’équipe : « Les salariés les plus anciens ont préféré renoncer à leurs avantages plutôt que de voir certains partir. Tout le monde reste soudé. » Les 6 salariés sont donc toujours à poste, « nous allons même recruter deux personnes supplémentaires. »
Professionnaliser les associations
Car la structure vient de décrocher un label, celui de gestionnaire du Dispositif Local d’Accompagnement, « habituellement géré par les BGE en métropole. »
Son objectif est de professionnaliser les associations : « Nous comptons déboucher sur de la création d’emploi au sein de structures d’utilité sociale », explique Maymounati Ahamadi, qui prend un exemple, « le Syndicat de collecte et de traitement des déchets SIDEVAM existe, mais ce sont les associations de quartier qui connaissent le mieux leur zone. Plutôt que de laisser les déchets ramassés par des jeunes enfants, proposons le recrutement des membres des associations au sein du SIDEVAM. » Les actions commenceront dès le mois de mars.
L’avenir de la BGE repose sur son dynamisme, et déjà d’autres pistes sont explorées, « nous intervenons au Centre universitaire pour donner des cours sur la création d’entreprise », et le résultat est là, entre ses mains : des brochures fignolées, d’un projet de transports maritimes autour de l’île, ou d’une laverie automatique, qui ne semblent plus attendre qu’un test grandeur nature, « justement, pendant 6 mois, les jeunes vont créer leur entreprise, un jury délibèrera. »
Première des résolutions cette année, ouvrir une antenne décentralisée dans l’île, « on ne sait pas encore si elle sera au nord ou au sud. Nous allons aussi établir une permanence dans les locaux de la Mission locale et de Pôle emploi. »
A l’heure où le schéma de l’emploi est en cours de réflexion sur le plan national où l’on évoque ça et là la fin du Tout-salariat, le portrait robot de l’actif de demain ressemble de plus en plus à l’auto-entrepreneur.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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