Après 5 jours de grève, les représentants syndicaux CFDT de la CAPAM sont ressortis soulagés de la réunion du Comité Local du plan de redressement de leur Chambre, qui se tenait à la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt, sur convocation du préfet.
Outre le directeur de la DAAF, y participaient 4 élus de la CAPAM, le représentant du SGAR de la préfecture, 2 délégués syndicaux et des représentants du Conseil départemental.
La priorité commune désormais est la signature du Contrat d’objectifs et de Performance (COP) : « Il devrait être signé au plus tard le 15 février et permettra d’élaborer le budget avec la préfecture et le conseil départemental », nous explique Zaïnaba Hamadi, Assistante de direction à la CAPAM, et syndiquée CFDT. Le conseil départemental s’y engage à hauteur de 300.000 euros.
Comme les salariés de la CAPAM, Jean-Michel Bergès, le directeur de la DAAF évoque des échanges « pacifiés », et donne les priorités pour sortir la CAPAM de l’ornière, c’est à dire d’un trou de 900.000 euros. « Outre la signature urgente du COP, l’Etat s’engage à chercher une subvention exceptionnelle, en démarchant les ministères, et à appuyer un prêt bancaire. Mais la condition première est la mise en application du Plan de redressement. »
Les fonds de tiroir
Sans stabilisation de la masse salariale, point d’avancées à attendre donc. Les salariés évoquent 7 démissions d’agents, et 2 mises en disponibilité, « mais il ne doit pas y avoir de recrutement de CDD supplémentaire qui grèverait la masse salariale, à moins de trouver des conventionnements qui les financent ».
Zaïnaba évoque la piste d’une Convention pluriannuelle qui n’était pas activée, « nous allons dès lundi déposer des remboursements de 40.000 euros », annonce-t-elle, « et le Conseil départemental s’est engagé à aider la filière pêche avec 90.000 euros. »
Les agents se réjouissent de la décision de la préfecture, qui exerce une tutelle renforcée depuis 2 mois, d’avoir accordé le versement du 13ème mois de l’année 2016, « nous le toucherons en mars prochain », mais Jean-Michel Bergès met en garde, « nous avons des difficultés à budgétiser les salaires de janvier et février, la CAPAM va donc devoir chercher des missions pour rester à flot et rembourser l’emprunt à venir. »
La directrice mutée
Quant aux autres revendications, elles devront faire l’objet de négociations à venir en interne, comme l’indexation, qui doit se référer au statut des Chambres d’agriculture nationale, la médecine du travail, la retraite complémentaire, « à nous de le budgétiser pour l’année 2018 », indique la jeune femme.
Reste le sort de la directrice de la CAPAM, Naïla Bouram Colo, dont le président Mouslim Payet nous indiquait vouloir se séparer, « elle reste dans la structure, mais pourrait quitter son poste de directrice par interim. »
Le parc automobile doit faire l’objet d’un inventaire, et les services devraient reprendre doucement leur cours. Les salariés se disent « vigilants », sur la suite, de son côté le directeur de la DAAF avertit « d’une reconstruction lente et douloureuse ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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