Saviez-vous que Rennes est la ville qui accueille plus d’étudiants mahorais qui ont obtenu une licence à Dembéni? L’information fait partie d’une étude inédite sur le devenir des anciens étudiants de Mayotte commandée par le centre universitaire.
C’est le directeur du CUFR, Aurélien Siri, qui a souhaité que cette enquête soit réalisée. Pour le centre universitaire, l’idée est de disposer du maximum d’informations sur les parcours post-Dembéni, pour offrir des formations cohérentes et adaptées à la population mahoraise. Le CUFR veut aussi s’assurer qu’il joue son rôle d’acteur essentiel de la formation des cadres supérieurs à Mayotte mais également en métropole.
Et déjà, le CUFR estime que les moyens toujours plus importants mis en œuvre pour les étudiants mahorais «portent leurs fruits» et «confirment le rôle de tremplin du Centre universitaire pour la poursuite d’études en Master et pour l’insertion professionnelle des jeunes mahorais».
54% des étudiants licenciés poursuivent leurs études
Cette étude a été confiée à Antoine Hochet, le responsable du Pôle «Réussite étudiante» du CUFR. Son objet: le parcours des diplômés de Dembéni depuis l’année universitaire 2013-2014, pour dévoiler des itinéraires jusqu’alors inconnus de 160 anciens étudiants à Mayotte qui ont répondu.
Premier enseignement, parmi ces diplômés, on trouve des jeunes relativement mobiles puisque 43% d’entre eux vivent en métropole… même si 56% habitent donc encore à Mayotte.
La majorité poursuit son parcours universitaire: 54% sont encore en formation après leur licence. Logiquement, ils sont essentiellement en Master (87,4%) mais 9,2% travaillent à une autre licence.
Nos étudiants inscrits en Master suivent pour 28% une formation aux métiers de l’Enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF) et 15 sont en droit privé et public.
Dans quelles universités métropolitaines sont-ils inscrits? C’est donc Rennes qui arrive en tête (16%) dans l’accueil des étudiants mahorais en post-licence. La capitale bretonne est suivie de Montpellier (15%) et Rouen (9%). Mais ce qui est frappant, c’est la grande dispersion des anciens étudiants de Dembéni que l’on retrouve dans au moins 21 universités: Poitiers (6%), Bordeaux (5%), Aix-Marseille (5%), Saint-Etienne (5%), Grenoble (5%), Arras (4%), Brest (4%), Dijon (3%), Angers (3%), Toulouse (3%), Tours (3%), mais également Blois, Caen, Cergy-Pontoise, Reims, Perpignan, Troyes et Haute-Alsace.
Des anciens étudiants devenus enseignants
De quoi vivent les anciens étudiants de Dembéni ? Pour ceux qui poursuivent leurs études, les bourses jouent un rôle prépondérant: 82,9% d’entre eux sont boursiers. Une minorité travaille en parallèle de ses études (15,9%) tandis que la plus faible proportion vit grâce au soutien familial.
Mais 46% des anciens étudiants de Dembéni sont aujourd’hui entrés dans la vie active. Ceux-là travaillent pour une large majorité à Mayotte, notamment en tant qu’enseignants dans les écoles mais également les collèges et les lycées (93%). 4% se sont investis dans le secteur associatif et seulement 3% dans le secteur privé. Quatre anciens étudiants du CUFR de Mayotte sont aujourd’hui salariés en métropole.
Les anciens étudiants actuellement en emploi sont 80% à être salariés en contrat à durée déterminée (CDD), pour la plupart en tant que contractuels dans l’enseignement du premier et second degrés au vice-rectorat de Mayotte. Une minorité d’entre eux (11,3%) est salariée à temps partiel.
Une enquête annuelle
Pour disposer de ces données, le CUFR a donc mené cette étude de novembre 2016 à janvier 2017 auprès des 226 anciens étudiants ayant obtenu leur 3e année de licence au CUFR de Mayotte. Sur les 226 étudiants concernés, 160 étudiants ont donc répondu, toutes filières confondues. La filière AES est la plus représentée avec 54 répondants, 39 pour les Lettres modernes, 33 sont en Droit, 22 en Géographie et enfin, 8 pour les Sciences de la vie.
Lors de la première phase de l’enquête (novembre et décembre 2016), des questionnaires en ligne ont été adressés par courriel aux anciens étudiants. Ceux n’ayant pas répondu ont été contactés par téléphone.
Ces données sont donc appelées à être complétées, en particulier pour retracer le parcours des 66 étudiants qui n’ont pas été localisés et joints.
Logiquement, l’enquête sera renouvelée tous les ans et même peut-être en cours d’année, grâce à la livraison d’un nouveau logiciel de suivi des étudiants de l’enseignement supérieur à l’échelle nationale, actuellement déployé par le ministère de l’Education nationale.
RR
www.jdm2021.alter6.com
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