A travers la mise en place d’une vraie politique en faveur des sportifs à Mayotte, et on en est encore loin, le CNDS cherche à avoir un impact social sur un territoire où plus de la moitié de la population est mineure.
La part allouée à Mayotte est de 1, 133 million d’euros cette année, en augmentation de 5,82%. Elle était de moitié en 2009, fait remarquer Madi Vita, le président du CROS Mayotte (Comité régional Olympique et sportif) : « Une progression liée à l’évolution institutionnelle de Mayotte maintenant département. » Des fonds nationaux sont également disponibles, en cofinancement, « or, peu de projets sont assez ficelés pour en bénéficier », déplore-t-il.
Bien que le financement des stades et des plateaux sportifs ait fleuri les discours des vœux des maires, le déficit en infrastructures sur l’île est encore un frein majeur selon lui, « il faut alerter les collectivités locales et les maires. Surtout que les projets d’équipements sont désormais une compétence des Intercommunalités. »
Le symbole de la Marseillaise
Une action tient particulièrement à cœur de Madi Vita, « la diffusion de la Marseillaise lors de nos finales, comme le fait le foot. Nous déplorons de ne pas y avoir droit pour les Jeux des Iles, mais commençons par l’intégrer lors de nos finales. »
Les fonds du CNDS sont versés aux clubs en fonction du nombre de licenciés, et de jeunes. Il s’agit donc de coller aux axes de développement pour en bénéficier.
Le 1er porte sur le soutien à l’emploi et le développement de la pratique licencié, en permettant l’accès du sport à tous les publics, en intégrant notamment les personnes en situation de handicap, le sport féminin, les séniors…
Seulement 6 emplois ont été créés en 2016, 22 au total sont actuellement soutenus. La cible des 25 est fixée pour 2017. La professionnalisation du secteur pourrait être boostée par plusieurs mesures : la priorisations des emplois d’éducateurs sportifs et d’agents de développement, mais aussi les Services civiques et emplois ciblés sur les Quartiers politiques de la ville. Le recours à l’apprentissage sera tenté « à titre expérimental. »
Des tremplins vers le haut-niveau
Le CROS poursuivra ses actions de formation des arbitres, juges et encadrants sportifs. A noter le 1er Salon de l’emploi associatif qui se tiendra en mars.
Les autres axes concernent l’impact des Activités sportives sur la santé, en partenariat avec l’ARS, l’Accompagnement du mouvement sportif en musclant les ligues et les comités départementaux, et le maintien de l’aide à l’Accès au haut-niveau, en pérennisant le dispositif « Jeunes Talents Mahorais », en soutenant les athlètes féminines qui veulent intégrer les dispositifs locaux d’accès au haut-niveau, et en préparant les athlètes aux Jeux de la CJSOI et aux Jeux des Iles.
Une nouvelle structure va voir le jour à Mayotte, le Centre de Ressources, d’Information et des bénévoles : « Elle travaillera avec le CROS et permettra d’aider les dirigeants de structures sportives à assumer leurs responsabilités juridiques et comptables », expliquait Pierre Arrieumerlou, Inspecteur de la Jeunesse et des Sports.
Pour décliner ces objectifs, 3 sources de financement : le Fonds de promotion territorial, le Plan citoyen du Sport et le petit dernier, le Plan héritage Paris 2024, qui doit lancer un appel à projet pour inviter à porter les valeurs de l’Olympisme.
La commission d’octroi des subventions du CNDS se réunit trois fois dans l’année. « Elle intègre désormais des élus départementaux et communaux, qui siègent aux côtés du mouvement sportif et de l’Etat », informait Bernard Rubi, Directeur de la Jeunesse et des sports à Mayotte. La 1ère a statué il y a 10 jours sur les premiers dossiers, les autres se tiendront le 16 mai et en septembre.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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