L’opération s’appelle la Grande collecte. Que ce soit des lettres, mémoires, carnet de notes, tracts, affiches, photos, dessins, ou enregistrements… Tout ce que nous possédons grâce à nos ancêtres a peut-être un intérêt que nous ne soupçonnons pas.
«C’est la première fois qu’on organise l’événement à Mayotte parce que le thème lancé par le ministère nous semblait pertinent. L’objectif de cette Grande collecte concerne l’Afrique et la France aux 19e et 20e siècle», explique Pauline Gendry, la responsable des Archives départementales de Mayotte. Voici donc transposée chez nous, une opération qui rencontre un franc succès en métropole depuis 2014.
L’événement a été imaginé au moment du centenaire de la 1ère guerre mondiale. Des milliers de Français se sont alors rendus dans les services d’Archives pour partager leurs souvenirs et papiers de famille. A La Réunion aussi, la Grande collecte a été lancé en 2014. «La 1ère année a été très décevante. Mais à force de communication, la 2e année, ça a vraiment bien fonctionné», précise pauline gendry.
Aux voyageurs
Fort de cette expérience, la Grande collecte a été adaptée à Mayotte. Le thème précis est: «D’une rive à l’autre du Canal de Mozambique, les relations entre Mayotte, l’Afrique et les îles du sud-ouest de l’océan Indien». Le but est de rassembler un peu du patrimoine des deux derniers siècles.
La thématique recouvre à la fois l’histoire des relations commerciales dans la région, des relations politiques, militaires et diplomatiques, l’histoire des idées et des sciences, l’histoire culturelle, l’histoire religieuse, etc. Elle peut donc toucher aussi bien des anciens hommes politiques, militants, militaires, diplomates, témoins d’événements majeurs, intellectuels, étudiants, commerçants, entrepreneurs, associations qui ont voyagé dans la région et en ont gardé des souvenirs personnels.
Enrichir les collections
«En métropole, la Grande collecte dure trois jours. Nous avons choisi de l’étaler sur 2 mois à Mayotte, le temps que l’information circule», précise Pauline Gendry. Et la collecte a été également élargie. Aux document photos et papiers se sont ajoutés les objets.
«Il existe des familles qui peuvent avoir voyagé dans la région et qui possèdent peut-être des documents ou des objets ramenés à Mayotte. L’idée n’est pas forcément de les donner mais de les porter à notre connaissance. Il peut aussi y voir un dépôt, le particulier garde ainsi la propriété mais le bien est conservé dans de meilleurs conditions».
Conséquence, la Grande collecte mahoraise est organisée en partenariat avec le Musée de Mayotte, le MuMa espérant ainsi enrichir ses collections… Tout comme les archives qui ne disposent de quasiment aucune photo de Mayotte avant les années 1970.
Des trésors dans les entreprises et chez les particuliers
«La collecte d’archives privées fait partie de nos missions. Des gens viennent d’eux-mêmes nous apporter des documents, comme par exemple un homme politique qui, en 2015, a décidé de nous donner ses archives», précise Pauline Gendry.
Cela peut être des entreprises aussi. Les descendants du cabinet d’architecte Rea qui a marqué les années 1980 et 1990 à Mayotte ont décidé de donner tout leur fond aux Archives. «Nous disposons de travail effectué autour de toutes les grands réalisations publiques pendant 20 ans, avec des plans, des enquêtes sociologiques et dans les villages… Réa a été à l’origine d’une grande partie de l’habit en dur de ces années-là. Ca fait partie des fonds qui sont bien plus importants que de nombreuses archives publiques».
Une journée hors les murs
Si vous possédez ce type de documents ou d’objets, vous avez donc deux mois (jusqu’au 28 avril), pour vous présenter (ou simplement prendre contact*) aux Archives départementales ou au Musée de Mayotte pour y apporter ses souvenirs de famille.
Sachez également que le samedi 25 mars, le MuMa consacrera « le samedi du MuMa » à la grande collecte. Cette journée spéciale Hors les murs se déroulera dans la commune de Bandraboua avec une sensibilisation à la sauvegarde du patrimoine et des animations (jeux, contes, projections…), en partenariat avec la commune de Bandraboua et la bibliothèque de Dzoumogné.
RR
www.jdm2021.alter6.com
*Pour tous renseignements : Direction des Archives départementales et de la Documentation scientifique, 0269.64.97.97 (de 8h-12h/13h30-16h du lundi au jeudi ; 8h-11h30 vendredi)
et archives.mayotte@cg976.fr
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