Arrivé entre deux gendarmes et protégé d’éventuels clichés des journalistes par ses avocats, Théophane Narayanin, dit « Guito », est entré dans une petite salle d’audience du Tribunal correctionnel de Mamoudzou. Ses trois avocats, Me Josée Israël du barreau de Paris, Me Jean-Pierre Lionnet et Me Fatih Rahmani du barreau de Saint Denis (La Réunion), avaient demandé le huis clos. Qui a été accepté par le juge de Libertés et de la Détention (JLD), Bruno Fisselier.
La détention provisoire n’est prononcée que dans les cas où l’infraction commise est punissable de plus de 3 ans de prison. Or, le patron de la carrière IBS de Kangani, est accusé d’être le commanditaire de l’agression d’une avocate dans le hall d’entrée du cabinet où elle travaillait aux Hauts-Vallons le 2 septembre 2015.
Probablement placé sous contrôle judiciaire
Un groupe de 4 individus avait violemment agressé la jeune femme, pensant qu’il s’agissait de l’avocate de Frédéric d’Achery, le propriétaire du terrain de la carrière de Kangani, qu’exploite Guito Narayanin, objet d’un vieux litige entre les deux hommes. Une ordonnance d’expulsion d’IBS du site avait été prononcée, jamais exécutée. Les agresseurs avaient impliqué l’homme d’affaire comme étant le commanditaire, qui dénonçait un coup monté.
Guito Narayanin a purgé ses 4 mois de durée légale de détention provisoire, mais qui pouvait être reconduite si le juge estimait que les garanties qu’il répondent à ses obligations judiciaires n’était pas remplies. Dans ce cas précis, le juge d’instruction a saisi le JLD pour demander la prolongation de la détention. C’est ce qui était jugé cet après-midi.
Il avait déjà tenté d’obtenir une libération avec placement sous contrôle judiciaire dès son incarcération. Qui avait été refusée.
A l’issue des plaidoiries des avocats, qui ont défendu une enquête quasiment bouclée que ne pouvait donc plus gêner leur client, et de la réquisition du procureur Miansoni, le Juge des Libertés et de la Détention a décidé de ne pas prolonger la détention provisoire. Le procureur nous indique que “le prévenu sera libéré le 8 avril”, soit 4 mois exactement après son incarcération. Il sera probablement alors placé sous contrôle judiciaire.
A. P-L.
Le Journal de Mayotte
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