La 3ème édition de la Semaine interculturelle du collège de Doujani coïncide cette année avec l’ouverture d’une 6ème LV1 arabe. Une mini-révolution à laquelle ont souscrit 25 élèves, qui pourront poursuivre leur 1ère langue vivante l’année prochaine en 5ème. Il vient compléter le cursus d’arabe de ceux qui l’ont choisi en 2ème langue.
La première journée de la Semaine interculturelle était d’ailleurs dédiée à cette langue et à sa riche culture. Un côté un peu confidentiel donc, puisqu’une minorité d’élève de la classe d’arabe ont participé à la conception, mais ils étaient davantage à se rendre au Salon de thé et à déguster les typiques petits gâteaux au miel : « Là, vous avez des baklawas, des crêpes à 1.000 trous qui ne sont pas sucrées, des chebakias, ainsi que des sablés aux amandes et cacahuètes », explique une des coordinatrices de la journée.
Une classe de 6ème non lecteur se retrouve autour de la table, un verre de lait et une date en main, « c’est comme ça que les arabes accueillent leurs invités, c’est un signe de bienvenu », Hachim a capté toutes les explications.
“Vous êtes invité au Salon de thé”
Les élèves les plus méritants d’une classe arabisante leur succèdent, Naïma parvient à nous lire l’écriture arabe du carton d’invitation qui leur est remis à l’entrée, sans pouvoir le traduire en français. Une enseignante vient à son secours, « Vous êtes invité au salon de thé arabe. Venez déguster nos pâtisseries. » Auparavant, une démonstration de chants et danses orientaux étaient proposés pendant la récréation.
A côté, c’est l’atelier de calligraphie en présence du seul et unique professeur d’arabe du lycée, « mais c’est une matière qui monte, nous devrons en recruter d’autres », glisse Jean-Michel Baudouin, le principal du collège. Dans cette salle, on ne parle que de beauté, d’amour et de culture. Les lettres calligraphiées s’élancent dans des arabesques sans fin, certaines signent sur des assiettes les prénoms des dirigeants de l’établissement, d’autres, des citations, telle l’assalam qui prend la forme d’une colombe, « Le savoir est une lumière », nous traduit l’enseignant, ou la simple 1ère lettre de l’alphabet, « alif », qui représente ici une danse soufi.
A chaque jour sa culture
Ce mardi, ce sont les scones et les cookies qui envahiront le collège, puisque la culture anglo-saxonne sera à l’honneur, « l’hymne américain a été traduit en shimaoré », explique le proviseur qui s’éloigne, talkie walkie en main, « nous en sommes tous équipés pour être opérationnels sur les 4,5 hectares du collège. Nous sommes devenus le plus gros établissement de France en superficie, et en nombre d’élèves, 2.010 cette année. »
Mercredi, ce sera le tour de la culture française, avec une large place aux départements ultramarins et les rythmes caribéens, jeudi, espagnole, avec une dégustation de churros con chocolate, et des danses de flamenco, et vendredi, grosse journée avec la culture mahoraise, et des danses traditionnelles Wadaha, des M’biwis, ou des débaa au programme.
Et peut-être que l’année prochaine, il faudra rajouter un jour dédié à la culture chinoise, « nous avons comme projet de le proposer en langue vivante, ce pays devenant un centre de gravité de la croissance mondiale, et Mayotte offrant des perspectives de voyage », explique le principal.
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Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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