Acoua veut marquer sa «nouvelle dynamique en matière de développement». Alors que depuis une cinquantaine d’année la mode est aux logos, la ville veut renouveler une tradition ancienne : celle des armoiries.
Le Conseil municipal, qui s’est réuni ce dimanche 30 Avril, a décidé de lancer deux grands concours visant à moderniser ses armoiries et doter la commune d’une devise. Ces deux concours sont ouverts à l’ensemble des habitants et des entreprises de communication du Département de Mayotte. Et ils sont dotés: le créateur des armoiries retenues recevra un chèque de 1.000 euros et le lauréat du concours de la devise gagnera 500 euros.
Le blason actuel d’Acoua remonte à la création de la commune. A Mayotte, les communes ont vu le jour par un décret du 18 mai 1977 puis par un additif du 2 juillet 1977 qui précisait leur délimitation géographique exacte.
A cette date, suivant l’exemple des communes métropolitaines qui disposent d’emblèmes souvent depuis le moyen-âge, les communes mahoraises créent des armoiries. Elles reprennent généralement la forme des blasons métropolitains créés à partir du 13e siècle dans toute l’Europe.
La tradition des chevaliers du moyen-âge
Ce sont les chevaliers qui les ont utilisés les premiers pour être reconnus, particulièrement sur les champs de bataille. Rapidement, leur usage s’est étendu à toute la société, les religieux, les bourgeois mais aussi les villes, les régions, les pays et même les corporations de métiers s’en sont dotés.
Les armoiries sont un ensemble de plusieurs éléments. On y trouve d’abord un blason qui reprend la forme des écus, les boucliers des chevaliers. Ils peuvent avoir différentes formes et couleurs qui étaient très réglementées. On pouvait y trouver des métaux (or et argent), des couleurs et des fourrures (comme l’hermine). Ces blasons peuvent être divisés en deux, en quatre ou en diagonale, et comporter des bandes horizontales ou verticales. Ils étaient parfois ornés de motifs géométriques, de plantes, d’animaux (comme le lion ou l’aigle) ou d’objets emblématiques comme une tour, une couronne…
C’est le cas du blason actuel d’Acoua, qui reprend les symboliques du lagon, du tombeau des sultans, le croissant musulman, sur fond rouge et vert animé par une série de points.
En plus du blason, les armoiries sont entourées d’autres éléments que le complètent et lui donnent un aspect majestueux, comme des figures… et une devise qui est également l’objet du concours lancé par Acoua.
Une nouvelle ère
Posséder des telles armoiries n’est pas obligatoire pour les communes, d’ailleurs de très nombreuses villes métropolitaines n’en ont pas. Mais aujourd’hui, chacun est libre d’en créer à condition qu’elles soient uniques, même si la France ne dispose plus d’instance officielle pour régler cette question, depuis la dissolution du Conseil de sceau en 1872.
Pour Acoua, moderniser son image correspond à la politique actuellement menée par la majorité municipale qui entend engager la commune «dans une dynamique de modernisation», pour «devenir, à terme, un pôle de référence départemental en matière d’économie sociale et solidaire».
La ville explique qu’avec «de nombreux projets structurants engagés dans le domaine de l’éducation, de la formation professionnelle, du sport et de la culture en passant par l’économie, la commune est aujourd’hui désireuse d’améliorer son attractivité» et cela passe par une image facilement identifiable et «une devise qui soit de nature à refléter l’identité profonde de la commune empreinte à la fois de traditions et de modernité».
Ce concours lancé par une commune est une surprise. On s’attendait en effet plutôt à voir fleurir de nouveaux logos du côté des toutes nouvelles communautés de communes, comme par exemple celle de Petite Terre qui dispose déjà du sien. Si vous souhaitez concourir, vous êtes invités à envoyer vos propositions à l’adresse suivante: secretariat@mairie-acoua.fr avant le 30 juin à 11h00 délai de rigueur.
RR
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