«Je suis perplexe et même pessimiste». Ce sont les mots de Rivo Rakotondravelo, le secrétaire départemental du SNUipp Mayotte au regard des personnalités qui composent le premier gouvernement d’Emmanuel Macron et Edouard Philippe.
C’est d’abord l’arrivée d’Annick Girardin au ministère des Outre-mer que le SNUipp accueille froidement. Malgré des avancées obtenues alors qu’elle était ministre de la Fonction publique dans le précédent gouvernement, pour Rivo le souvenir est plus amer : «On a toqué à la porte et on a été renvoyé dans les cordes», explique-t-il au JDM.
Concernant Jean-Michel Blanquer à l’Education nationale, Rivo souligne d’abord que le SNUipp Guyane «ne garde pas de mauvais souvenirs» de son passage au rectorat de Cayenne. «Il faut voir s’il reste dans une volonté de scolariser tous les enfants. Avec le dédoublement des classes de CP et de CE1, on attend de voir comment le gouvernement compte faire pour construire 1.000 salles de classe à Mayotte».
Rivo reconnaît au nouveau ministre la volonté de permettre aux communes de renoncer aux nouveaux rythmes scolaires tout en soulignant qu’on «peut sortir des rythmes mais si tous les enfants ne sont pas à l’école, ça ne change pas la situation». Le syndicaliste qui avait rencontré les équipes d’Emmanuel Macron pendant la campagne, dont Max Dubois le référent Outre-mer du candidat, avait eu le sentiment d’être écouté. Mais sera-t-il entendu ? «Je ne sais pas si Jean-Michel Blanquer reste sur la même idée qu’en Guyane. Je craints que, depuis, il ait beaucoup évolué», conclut Rivo.
Ne pas improviser la rentrée
Ce jeudi, dans la soirée, un autre syndicat a pris ses marques avec le nouveau ministre de l’Education nationale. Ne lui laissant pas le temps de s’asseoir sur son nouveau fauteuil, l’UNSA appelait Jean-Michel Blanquer à «ne pas confondre détermination avec précipitation». Souhaitant connaître «au plus vite» ses intentions, «en particulier sur les mesures qui pourraient entrer en vigueur dès septembre prochain», le syndicat rappelle qu’une rentrée scolaire «ne s’improvise pas».
Implantation des postes, affectation des personnels, construction des projets d’écoles et d’établissements, pour le syndicat «l’année scolaire 2017-2018 est déjà très largement préparée». Dans ces conditions, l’UNSA enjoint le ministre à ne pas «traiter à la va-vite» aussi bien l’évolution des classes de CP et de CE1, la possible disparition du dispositif «Plus de maîtres que de classes» ou encore la réforme du collège.
RR
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