Non, le gigantesque bouchon qui s’étalait jusqu’à Majicavo Koropa ce vendredi à 11h n’était pas lié à la manifestation des salariés de la Colas, mais à une voiture en panne à hauteur de l’ex-décharge Hamaha.
« Nous manifestons à la mémoire de notre ami Ada qui est mort mardi. Et nous continuerons le combat encore plus fort pour qu’il ne soit pas mort pour rien », explique Moussa Ben Youssouf, délégué CGT Ma dans l’entreprise. L’homme s’était effondré parmi ses collègues alors qu’il stationnait devant l’entreprise, non loin du camion qui en barre l’entrée. Il serait décédé d’une crise cardiaque et a été immédiatement enterré.
La corruption s’affiche
Une pancarte était brandie, qui en dit long sur la suite que les grévistes comptent donner au mouvement : « Pour toi Ada, le combat continue, tous les grévistes pensent à toi, repose en paix, la mort n’est que la séparation de l’âme avec le corps que dieu te bénisse, ils ont pris ton corps mais ils ne peuvent prendre notre âme » Ils nous confirment, « nous allons recommencer de plus belle dès la fin du ramadan ».
Le cortège a pris du retard ce vendredi en raison de trombes d’eau qui se sont abattues sur Kawéni. Une centaine de salariés brandissant des banderoles synonymes de corruption, « Les élus de Mayotte, ils sont payés par Colas », ou « A Mayotte, l’argent a toujours raison et tant pis pour la justice, seul Colas a raison Mr le juge », s’est ensuite dirigée vers le conseil départemental. “Les élus ne sont pas venus nous voir depuis le début du mouvement ! Nous voulons les interpeller.”
Après un bref énervement devant un portail fermé, ils pouvaient pénétrer pour demander à être reçus, sans avoir averti au préalable les élus. Qui étaient quasiment tous à l’enterrement de l’ancien Grand Cadi, Raïssa Adhum, 3ème vice-présidente, annonçait les recevoir, en indiquant soutenir leur mouvement.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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