Pour mémoire, les enseignants avaient exercé leur droit de retrait pendant une dizaine de jours en juin, qu’ils avaient suspendu “afin de permettre à tous les élèves de 3ème de participer à l’examen du Brevet (jeudi 29 et vendredi 30 juin 2017) et de recevoir aujourd’hui (ce 1er juillet, ndlr) leurs affectations pour l’an prochain.”
Mais, toujours selon leur communiqué, pendant les épreuves du Brevet ” la présence policière n’était pas effective (absence à l’arrivée des élèves, présence uniquement un soir sur deux). Le nombre d’agents EMS était quant à lui inférieur à l’effectif habituel avec seulement 2 agents”, alors qu’un engagement de 6 agents aurait été pris par le vice-rectorat lors du CHSCT.
“Lors de notre mouvement nous avions prévenu le VR, à plusieurs reprises, que les jeunes se préparaient à se battre à nouveau au sein de l’établissement et à ses abords entre les dates du 29 juin et 1er juillet 2017”, ce qu’ils auraient mis à exécution ce samedi 1er juillet à 10h20, “Des bagarres préméditées entre élèves impliquant l’usage de couteau, câbles, matraque télescopique, bombe lacrymogène et mobilier (chaise, table, poubelle métallique) ont éclaté. De nouveaux mouvements de foule ont eu lieu. Le personnel vie scolaire présent, avec le soutien des professeurs, ont pu contenir les violences au bout de 30 minutes environ. La police est arrivée uniquement à 10H55 sur les lieux afin d’escorter le dernier bus d’élèves de Vahibé.” Les violences avaient opposé les élèves de ce village à ceux de Passamainty, incitant l’établissent à mettre en place des sorties échelonnées.
Le point de la vice-recteur
Les collégiens impliqués dans les violences auraient pris la fuite par des brèches du grillage, “le VR s’était engagé à débuter des travaux pour y remédier. Ces travaux ont débuté mais à ce jour ils sont au point mort depuis la levée du droit de retrait.”
Nous avons contacté la vice-recteur qui tient à préciser que “les travaux sont bien actés”, quant à la revendication portant sur les moyens humains, elle s’explique : “Nous ne les possédons pas pour l’heure en dehors de ce qui a été acté en instance et donc les 7 CPE pour l’académie.” Nathalie Costantini rappelle que la CHSCT académique “a permis de marquer le début d’un mémoire sur la sécurisation des établissements et les violences.”
Rassemblement ce dimanche
Le personnel indique qu’à la rentrée il sera très vigilant quant à “l’avancée des travaux de sécurisation qui sont indispensables à une reprise normale du service. Nous serons également très attentifs à l’effectif de vie scolaire qui sera attribué à l’établissement. Aussi, nous appelons l’ensemble de la population de Mayotte à signer et faire signer la pétition des parents d’élèves pour de meilleures conditions d’enseignement à Mayotte.
Les habitants du village et du reste du territoire étaient conviés ce dimanche matin tôt pour un grand douha (prière). Ils étaient notamment invités à signer la pétition adressée à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education Nationale, axée sur 3 points : des dotations “tant matérielles qu’humaines sous-dimensionnées (…) de 4.322 euros contre 7.930 en métropole” qui appellent des moyens supplémentaires, un recrutement en enseignant “problématique”, et les “violences et agressions” qui touchent les établissements.
La pétition demande une “sanctuarisation des établissements scolaires de l’île”, davantage de professeurs et de personnels qualifiés encadrants et moins d’élèves par classe.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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