L’Union Départementale des Associations familiales fait de plus en plus parler d’elle, et a réussi à s’implanter en très peu de temps dans le paysage mahorais, comme le faisait remarquer la directrice adjointe de la Direction de la Jeunesse et des Sport, qui représentait la préfecture de Mayotte.
Elle assistait ce vendredi matin à l’Assemblée générale de l’UDAF, organisée par son président Ali Nizary, et en présence de du sénateur Thani Mohamed Soilihi, du vice-président chargé de l’action sociale et de la santé, Issa Issa Abdou, de la directrice de la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (CSSM) et de la mairie de Mamoudzou.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : de quelques familles adhérentes lors de sa création en 2014, l’UDAF Mayotte est passée à 835 en 2016, et enregistre en son sein 17 associations familiales agréées adhérentes.
Appel du pied pour un appel de fonds
L’UDAF représente l’intérêt des familles en observant leurs besoins, et en gérant de nombreux services à leur destination, comme la médiation familiale en cas de problèmes, le service de mandataire judiciaire à la protection des majeurs (tutelle ou curatelle), elle peut aussi mener une action civile en cas de menace de leurs intérêts matériels et moraux.
Depuis 2014, année de sa mise en place, l’UDAF Mayotte a progressivement investi ces missions. Elle a été dotée d’un budget global de 519.011 euros en 2016, abondé par la DJSCS (121.270€), l’Union Nationale des Associations Familiales (UNAF, 145.694€), le conseil départemental (15.000 €), le ministère de la justice (31.000 €), la préfecture (10.000€) et de la CSSM (38.355€), commentés par sa directrice Ymane Alihamidi-Chanfi, « une enveloppe réduite car Mayotte n’est pas éligible au Fonds national d’Action sociale ».
C’est un discours militant auquel elle se livrait alors. Tout d’abord auprès du sénateur Thani Mohamed Soilihi : « L’accès à ce fonds permettrait un fonctionnement pérenne des associations du territoire. » Elle se réjouissait que depuis cette année Mayotte soit enfin « sur les starting-blocks » du développement social, notamment « grâce à la feuille de route du Schéma Départemental des services aux familles ».
Finances et parentalité
Auprès d’Issa Abdou ensuite : « L’UDAF manque de co-financement, il faut créer un comité de financeurs. » Et enfin avec l’Etat sur des sujets vitaux : « Nous devons négocier autour de 4 axes : un meilleur accompagnement à la parentalité, sur les liens parents-écoles, décliner les dispositifs nationaux ‘parentes-écoles’ et développer le pilotage Départemental. »
Car il y a crise autour de la parentalité, que traduit Thani Mohamed : « La famille joue une place centrale. Jusqu’à présent, enrichie par des apports extérieurs, la société mahoraise était une société aboutie. Mais elle a été perturbée par les évolutions de ces XXème et XXIème siècle. C’est la désagrégation de la famille qui explique les problèmes sociaux et économiques que nous vivons. »
Les crises, l’UDAF les a affrontées, informe Ali Nizary, « celle de l’école pour laquelle nous avions réuni les associations de parents d’élèves, celle des ‘décasés’, pour laquelle nous avons rencontré les associations humanitaires à Paris pour expliquer la problématique. » Il en déduit un premier axiome, « nous devons d’abord discuter des conflits et les régler ici, sous peine d’être incompris par les regards parisiens. »
Des commissions de réflexion seront créées à cet effet. Autre nouveauté, les ‘médailles des familles’ vont faire leur apparition.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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