Chaque année, l’ONU affine ses projections sur l’évolution de la population mondiale. Selon le document 2017 des «Perspectives de la population mondiale» du Département des affaires économiques et sociales (DESA), la population mondiale devrait atteindre 9,8 milliards en 2050 et 11,2 milliards en 2100. Pour mémoire, la population actuelle de la planète s’élève à 7,6 milliards d’individus et elle devrait atteindre 8,6 milliards de personnes en 2030.
Alors que la population mondiale s’accroit d’environ 83 millions de personnes chaque année, cette tendance à la hausse devrait se poursuivre, même en supposant que le nombre d’enfant par femme continue de diminuer. Car au cours des dernières années, la fécondité a commencé à baisser dans toutes les régions du monde, y compris en Afrique, où la fertilité totale -la plus élevée du monde- est tombée de 5,1 naissances par femme durant la période 2000-2005 à 4,7 au cours de la période 2010-2015.
En outre, le rapport souligne qu’une réduction du niveau de fécondité entraîne non seulement un rythme plus lent de la croissance de la population mais a aussi pour conséquence son vieillissement. D’autant qu’à l’échelle mondiale, l’espérance de vie à la naissance est passée de 65 ans à 69 ans pour les hommes et de 69 ans à 73 ans pour les femmes entre 2000 et 2015, même si de grandes disparités demeurent entre les pays.
4,5 millions d’Africains en 2100
Ces données ont été publiées fin juin avant d’être analysées par le journal Le Monde la semaine dernière. Le quotidien a ainsi calculé que d’ici à la fin du siècle, 40% de l’humanité sera africaine. En 2100, l’Afrique concentrera 4,5 milliards d’habitants. L’Asie, qui concentre aujourd’hui 60% de la population mondiale, n’en représentera plus que 43%… ce qui ne laisse que 17% pour l’Europe, les Amériques et l’Océanie.
Selon les calculs du Monde, dès 2050 sur notre planète, un jeune sur trois, âgé de 15 à 29 ans, sera Africain. Ce qui a poussé le JDM à se pencher sur les données démographiques de notre région.
Elles sont déjà connues pour 2050 pour Mayotte et La Réunion. Les estimations de l’Insee recoupent à peu près les prévisions de l’ONU. Mayotte passerait de 240.000 habitants actuellement à 495.000 en 2050, selon une estimation moyenne. La Réunion qui compte aujourd’hui 863.000 personnes dépasserait le million (1,014 million).
Mais l’ONU va plus loin. D’abord, le tableau offre les deux autres scénarios qui permettent d’établir cette moyenne: un scénario bas et un autre bien plus élevé. Ainsi, pour l’ONU, en 2050 la population de Mayotte serait comprise entre 445.000 habitants et 548.000. A La Réunion, la fourchette serait comprise entre 908.000 et 1.127.000 habitants.
Un autre monde
A cette date, le poids des pays autour de nous aura bien changé. Dans notre région, le géant actuel est l’Afrique du Sud avec ses 55,3 millions d’habitants. En 2050, il sera relégué à la 3e place avec 72 millions de personnes, derrière le Kenya qui comptera alors 95,5 millions d’habitants et surtout la Tanzanie avec 138,08 millions de personnes. Et encore s’agit-il de scénarios médians. Selon l’ONU, la Tanzanie pourrait même compter jusqu’à 152 millions de personnes en 2050.
Le Mozambique en aurait 67,7 millions contre 28 millions actuellement.
Dans les îles autour de nous aussi les choses vont bouger. Ainsi, en 2050, les 3 îles des Comores compteront plus d’habitants (1,482 million) que La Réunion (1 million) et Maurice (1,221 million).
Madagascar, quant à elle, ferait plus que doubler sa population passant de 24,3 millions aujourd’hui à 53,8.
Pour être précis, la fourchette démographique de l’ONU prévoit en 2050, pour les Comores entre 1,314 million et 1,616 million d’habitants et pour Madagascar entre 48,1 et 59,78 millions de personnes.
Sachez que la population des Seychelles resterait quasiment stable (97.000 habitants) et celle de Djibouti prendrait 50% (passant de 927.000 à 1,3 million).
Des scénarios pour 2100
L’ONU va encore un pas plus loin. Elle projette les tendances démographiques jusqu’à la fin du siècle, dans des scénarios qui relèvent de la science-fiction plus que du sérieux statistique. Mais, l’exercice est malgré tout intéressant… et il fait froid dans le dos. Si rien ne change, en 2100, Mayotte atteindrait 744.000 habitants tandis que les Comores dépasseraient les 2 millions (2,161 millions) et Madagascar frôlerait les 100 millions (98,002).
Sur le continent, les statistiques s’affoleraient : le Mozambique serait à 135 millions, le Kenya à 142 et la Tanzanie à 303 millions !… et encore, il ne s’agit que de scénarios moyens. Pour la Tanzanie, l’ONU imagine même un pays de 421,5 millions de personnes en 2100 !
Si ces chiffres vous donnent le tournis ou vous font douter, sachez qu’un pays va aller encore plus vite que notre propre population ou celle de nos voisins. Le Nigéria va connaître un boom très rapide du nombre de ses habitants. Sa population devrait passer de 191 millions d’habitants actuellement à plus de 410 millions… dès 2030, délogeant les Etats-Unis de la troisième place mondiale.
PM
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