Zaïnoudine Antoyissa est à la tête de la municipalité de Chiconi depuis trois ans. Le maire LR a été élu en 2014 après une campagne rondement menée. Durant ces trois années d’exercice, il a été confronté «aux problèmes classiques des municipalités de Mayotte» mais aussi «à la pire situation financière communale de Grande Terre». À son arrivée, le déficit de la mairie s’élevait à 2,8 millions d’euros. Si son équipe s’est efforcée de résorber la situation, le maire a finalement décidé de quitter son poste.
«Pour des raisons professionnelles, je préfère renoncer à mon poste de maire. Mais je ne regrette rien et si les choses étaient à refaire, j’agirais exactement de la même façon», confie-t-il après l’officialisation de son départ. Etant actuellement conseiller pédagogique de circonscription, Zaïnoudine Antoyissa a été nommé inspecteur de l’Éducation nationale à la circonscription de Bouéni. Ce poste à responsabilité était incompatible avec sa mission de maire. Celui qui a également été élu président de l’interco du Centre quelques semaines après avoir été élu maire tire donc sa révérence.
Une gestion budgétaire maîtrisée
Pour la municipalité de la plus petite commune de Grande Terre, Zaïnoudine Antoyissa avait fait de la rigueur budgétaire son premier argument de campagne. Depuis 2011, la Chambre régionale des comptes avait alerté sur la situation financière de la commune. En 2012, la Préfecture avait préconisé plusieurs mesures de correction au budget primitif de la municipalité. Mais «aucune de ses recommandations n’avaient été suivi jusqu’en 2014» et le «déficit devenait structurel», affirme l’ancien maire.
Les coupes budgétaires ont été d’une grande ampleur, surtout dans les charges de personnel. Entre 2008 et 2013, elles avaient explosé avec une augmentation de 93%.
Depuis, Zaïnoudine Antoyissa a décidé de ne pas remplacer les départs à la retraite. Il a accentué le contrôle sur les demandes de supplément familial, réduit fortement les embauches, primes et dépenses. Le déficit de la commune s’élève désormais à 1,4 million d’euros, soit une réduction de 50%.
Maintenir les investissements structurels
Si les coupes dans la masse salariale ont été très violentes sous l’aire de Zaïnoudine Antoyissa, les investissements dans les infrastructures de base n’ont pas été abandonnés. Ainsi, un haut rythme d’investissement dans les rénovations et réfections des voiries communales a été maintenu, avec au total, 4 axes rénovés. «L’état de nos routes nous forçait à agir. Nous avons donc réhabilité la route du cimetière, de même que celle du quartier Ourini. Tout le monde sait aussi que nous avons rénové la route de la descente vers la plage de Sohoa. Bientôt, c’est celle qui traverse le quartier Gnambou de Chiconi qui sera rénovée», se réjouit l’ancien maire.
En supplément des rénovations, de nouvelles voiries sortiront de terre. Zaïnoudine Antoyissa a annoncé dans son discours du 12 août dernier la programmation de «travaux d’évacuation des eaux pluviales de la route Bilambou et celles du quartier pauvre au milieu de l’année 2018».
Des chantiers à terminer
«Même si je pars, il faut que le travail se poursuive et que les chantiers en préparation aboutissent, comme les 4 écoles que nous aimerions ouvrir», explique l’ancien maire devant les chantiers visités lors de la cérémonie. Si deux écoles maternelles ont déjà été rénovées, quatre écoles (Ourini maternelle et élémentaire, Chiconi 5 Moussimou et Chiconi maternelle) sont actuellement en phase de projet d’étude. Certains financements ont déjà été attribués mais les agents communaux auront encore du travail à fournir avant l’aboutissement de ces projets. Alors Zaïnoudine Antoyissa met en garde sur le maintien du cap.
L’ancien candidat aux sénatoriales ne comptent pas «laisser sa municipalité entre les mains de n’importe qui car le travail effectué ne doit pas être perdu». Alors c’est avec vigilance qu’il réunira un conseil dans les prochains jours afin d’examiner les possibilités pour la reprise de la mairie.
Ludivine Ali
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