Cela fait presque une semaine que le conflit salarial opposant la direction de Total aux grévistes soutenus par le syndicat FO tient en haleine l’ensemble de l’île. Après plusieurs tentatives, une réunion de négociation a enfin eu lieu ce mercredi matin.
Le rendez-vous était fixé à 10h dans les locaux de la DIECCTE. Dans une atmosphère lourde et pesante, les syndicalistes ont présenté leurs points de revendications un à un.
Ainsi, 11 points ont été abordés. Mais au sortir de la réunion, les syndicalistes FO déploraient le manque de dialogue et l’absence totale d’avancée: «Sur les 11 points abordés, on n’a commencé à avoir des bribes de discussions sur seulement deux points», a affirmé le délégué départemental FO.
Selon lui, la direction «s’est contentée d’aborder quelques points sur lesquels elle était prête à travailler et nous, syndicalistes, nous n’avons fait qu’exposer nos points de revendications».
Ainsi, la réunion s’est arrêtée sur ce début de prise de contact. Une seconde rencontre a été programmée dans l’après-midi. Les syndicalistes ont profité de la coupure pour «faire le point et hiérarchiser les enjeux», expliquaient-ils.
Des syndicalistes toujours remontés
El Anzize Hamidou, le secrétaire général de l’UD FO avait la dent dure contre la direction de Total en lui incombant notamment la paralysie de l’île. «Aujourd’hui, ce n’est pas les syndicalistes qui bloquent l’île. En réalité, c’est le monopole qui fait qu’on en arrive là. Déjà, Total est le seul distributeur de Mayotte parce qu’on leur a délégué la tâche. C’est le département qui a fait ça. Donc aujourd’hui si l’île est bloquée, c’est à cause de la direction de l’entreprise et les institutions qui font qu’elle reste en monopole».
Une autre syndicaliste s’insurge : «On vient de passer toutes ces heures sans avancer. La direction ne bouge pas et ne comprend pas que nos revendications sont réelles et surtout normales pour un groupe comme ça».
Un nouvel acteur potentiel dans le conflit ?
Si le syndicat CFDT se retrouvait sur les revendications de Force ouvrière dés le début du mouvement, il avait très vite pris ses distances. Le choix d’utiliser l’arme du blocage ne paraissait pas pertinente pour le syndicat. Il s’était alors désolidarisé du mouvement, non pas par désaccord sur les revendications, mais simplement par incompréhension «sur la forme».
Pourtant, le secrétaire général de l’UI CFDT Ousséni Balahachi s’est fendu d’un communiqué dans lequel il explique que «l’UI CFDT va décider dans les heures qui viennent de l’attitude à adopter en fonction des réponses apportées par la société Total. La CDFT n’exclut aucune forme de mouvement et appellera ses adhérents à cesser le travail si les revendications des salariés ne sont pas entendues».
À l’issue de cette seconde partie de réunion, le mouvement pourrait prendre une ampleur plus forte si le syndicat CFDT décide de se joindre aux actions. Pour l’heure, l’île est toujours grandement handicapée.
A 17h30, FO a fait savoir que les discussions étaient toujours bloquées. La prochaine réunion est prévue ce jeudi à 9h30 à la DIECCTE.
Ludivine Ali
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