Ils étaient 130 environ à s’être réunis dans l’hémicycle Younoussa Bamana ce lundi, sur les plus de 3.000 agents que compte le conseil départemental. Donc pas tellement représentatifs. Mais justement, ils accusent leur administration de diviser pour mieux régner, « il y a eu des coupes de salaires, mais certains sont protégés par l’ombre du pouvoir en place », lâche Askandari Allaoui, un des leaders de l’Intersyndicale.
Il parle d’une centaine d’agents concernés : « L’administration applique la délibération de 2009 qui arrête le niveau des indemnités des agents au regard de leurs postes. Mais légalement, on ne peut revenir sur des acquis même si la décision les concernant est illégale ». Plusieurs agents expliquent qu’ils vont aller en justice. On ne compte plus les procès perdus par le Département dans ce type de conflits, liés à une mauvaise gestion.
La syndicaliste rappelle que sur les 35 contractuels qui avaient vu leur indexation sauter l’année dernière, 22 ont pu la récupérer, « dans un manque total de transparence. »
Le 12 aussi
Il accuse l’exécutif actuel de vouloir récupérer avec ces coupes salariales, de quoi financer les « 127 créations sèches de postes de catégorie A, B et C, votées lors de la dernière plénière. Les élus avaient évoqué une incidence sur le budget de 27 millions d’euros, puis, face à notre levée de bouclier, ce chiffre a été ramené à 9 puis 6 millions ! De plus, le document final ne correspondait pas au projet de délibération. C’est de l’amateurisme. »
L’Intersyndicale a acté le dépôt d’un préavis de grève pour le 11 septembre, qu’il poursuivra le 12 pour accompagner une de ses revendications portée par d’autres syndicats de la fonction publique ce jour là, la reconstitution des carrières qui permet d’établir l’ancienneté générale des services (AGS).
La transparence ou la vie
Les revendications portent donc aussi sur le maintien du régime indemnitaire de chaque agent, le constat de non application du protocole de la dernière grève, la réorganisation des services, le dialogue social (une constante), la communication du bilan social. « J’ai demandé à 3 élus de me donner le nombre d’agents du conseil départemental, vous allez rire, j’ai eu 3 chiffres différents ! », s’exclame devant une assemblée hilare, Haoussi Boinahedja, le président de l’intersyndicale.
Askandari Allaoui évoque un écart entre les paroles du président du CD, « c’est encourageant sur le papier », et les actes de l’actuel exécutif, « il va falloir aider Soibahadine Ramadani à les appliquer ». Aussi, avant de partir pour 10 mois de formation à l’apprentissage de l’arabe à Château-Chinon, il appelle à une Révolution, « du type de celle de 1789, il faut couper des têtes ! »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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