Alors forcément, du côté d’Electricité de Mayotte (EDM) aussi, on regarde les courbes, et la fièvre monte. « Ça va crescendo. Nous avons eu un pic le 31 août à 46,1 Mégawatts, puis le 19 septembre à 48,3, et ce mois ci, nous avons déjà eu un plus haut avec 48,5 MW, et il y en aura sûrement d’autres en octobre. Tous les ans, nous battons les records de l’année précédente », rapporte Daniati Yves, la chargée de communication de la société. Qui avait déjà communiqué le 5 avril dernier sur le record de 53,9 MW.
Symptôme d’une île en développement, la consommation grimpe de 5 à 6% chaque année, « le taux le plus élevé des départements français, celui de La Réunion il y a 20 ans ».
En attendant 2023… il y a 2020
EDM se dit prête à encaisser ces chocs. Après la construction de la centrale de Longoni, et son extension en Longoni 2, l’espace a été balayé et préparé pour accueillir la 3ème tranche… « à l’horizon 2023 », nous avait expliqué l’ancien directeur Yacine Chouabia.
En attendant, on s’affaire sur deux fronts chez l’opérateur. Celui de la maîtrise de la demande en électricité, « en autre avec notre campagne actuelle des ampoules LED à un euro », et des mesures d’accompagnement des grands consommateurs en électricité, notamment des supermarchés de la place.
Sur l’année, nous avons eu 10% de soleil supplémentaire, ce qui devrait permettre de gagner en production photovoltaïque, autre grand axe de la politique de EDM à Mayotte. Avec 6% seulement de participation à la production électrique, nous sommes encore loin du mix énergétique et des 50% d’énergie renouvelable à atteindre en 2020.
Des collèges et lycées lumineux
Énervant quand on sait que Mayotte bénéficie du nombre d’heures d’ensoleillement le plus élevé du territoire français avec 1.400 heures par an, contre 1.250 heures à La Réunion.
Depuis le mois de mars 2017, date de la publication (enfin !) d’une délibération sur le stockage de l’énergie photovoltaïque par la Commission de Régulation de l’Energie, les projets devraient se libérer. Celui d’une gigantesque batterie de stockage, Opera, mais aussi l’opération en cours d’une Centrale photovoltaïque financée par Corexsolar, qui mène aussi un projet avec EDM et le vice rectorat, appelé « Energies contrôlées ». Il s’agit d’installer des panneaux photovoltaïques sur les toitures des collèges et lycées, couplés à des batteries, « le tout pour une puissance de 11 mégawatt, l’équivalent d’un moteur de Longoni », nous avait expliqué Yacine Chouabia.
Quitte à subir les assauts thermiques de notre astre solaire, autant les transformer en une richesse pour l’île.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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