Le commissaire divisionnaire Philippe Jos, Directeur départemental de la Sécurité Publique, n’est plus à présenter. Il a été décoré ce samedi matin de la médaille de la sécurité intérieure. En raison d’une action menée en métropole lors des attentats du 14 juillet 2016 à Nice. Il nous explique : « J’étais en poste à Cannes (à 35km de Nice, ndlr). Lorsque l’explosion a retenti, on nous a demandé de rester sur nos zones dans un premier temps en raison des risques de sur-attentats. Puis, nous nous sommes rendu sur place pour les constatations et le suivi de l’enquête, nous n’avons pas compté notre temps. »
Pour revenir à Mayotte, s’il ne peut livrer les derniers chiffres de la délinquance, le policier commente néanmoins le constat d’une baisse des atteintes aux personnes livrée par le préfet : « J’ai réorganisé les équipes pour une meilleure implantation, et une sectorisation avec une priorité, lutter contre les atteintes aux personnes, contre toutes les violences, qu’elles soient crapuleuses ou pas. Ils sont 14 fonctionnaires à y être affectés, avec comme résultat un nombre de garde à vue record et un bon taux d’élucidation. »
Des mines à la PAF
Le deuxième commissaire divisionnaire de l’île est le tout nouveau directeur départemental de la police aux frontières (PAF), Jean-Marie Cavier, installé ce samedi matin. Il arrive tout droit du Service de nuit dans l’agglomération parisienne où il travaillait aux côtés d’un certain Jean-Pierre Frédéric, ancien directeur de cabinet du préfet de Mayotte. « J’ai été choisi pour mon expérience de terrain et dans le management », une carrière dans l’opérationnel qui va lui servir à Mayotte.
Parmi ses expériences fortes, celle de la Lorraine le marquera, « nous avons eu à traiter la fermeture de mines dans cette région en 2002. Il a ensuite été à la direction de l’ordre public, et a notamment été décoré de l’ordre national du mérite pour avoir été blessé lors d’une action de défense des abords de l’entrée nationale que voulaient violer des manifestants.
« La direction de la PAF reste un challenge important pour lequel j’ai été formé, et préparé par mon expérience dans l’opérationnel et le judiciaire. » Il a notamment secondé le directeur de la Police de Paris, en charge du Centre de Rétention Administrative. Jean-Marie Cavier se définit comme un commissaire de terrain, opérationnel.
Poste médical avancé climatisé
Pendant que les gendarmes et leur brigade cynophile se plient à un exercice de maîtrise de forcenés sur la place de la République, le lieutenant des sapeurs pompiers Aboubacar Moussa nous fait l’article de leurs moyens de secours non pas terrestre et de grande échelle cette fois, mais nautiques : « Quand les gendarmes ne parviennent pas à prendre la passe de Mtsamboro à marée basse, nous utilisons notre semi-rigide de 6 mètres pour nous porter au secours de blessés en mer ou sur un îlot isolé. »
Dans un camion, du matériel conditionné attend, « c’est notre poste médical avancé. En cas de catastrophe naturelles ou autres, nous déployons nos 40 lits picots, et nos tentes climatisées. Un secrétaire est nommé pour effectuer le tri entre les blessés, que l’on soit en urgence relative ou en urgence absolue, le plus haut degré. »
C’est un parcours original qui a amené cet homme de 40 ans à intégrer les pompiers. Né à Kani Keli, il a suivi des études de droits et de sciences-économies à Poitiers, pour ensuite intégrer la gendarmerie. Il devient chef de la sécurité du conseil général de 2006 à 2012. Après son examen d’entrée, il montera les échelons, « maintenant, je suis chef du service prévision chez les pompiers. »
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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