Compte rendu du déplacement à Paris : « Il fallait dégoupiller la colère de la population »

Mansour Kamardine le répètera dans son discours place de l’ancien Marché, « on ne peut pas construire quelque chose qui s’affiche comme un bien pour les Mahorais dans le dos des Mahorais, et en hésitant à le communiquer aux élus. C’est une situation inique !  »

« Un élu Mahorais savait », avait rapporté Ramlati Ali après avoir été reçu aux Affaires étrangères. Se sentant visé Mansour Kamardine est allé directement à la source, au ministère, « la personne qui a informé Ramlati n’en menait pas large, ils ont essayé de nous diviser pour mieux régner. »

Le 28 septembre, leurs interlocuteurs ont essayé de défendre les atouts de la feuille de route, « Pour l’instant, nous sommes parvenus à un accord : la mise en œuvre de la feuille de route est retardée, et les Mahorais seront associés aux discussions avec l’Etat comorien. Mais nous leur avons dit qu’il faudra tout reprendre ».

A quatre sinon rien

Ils préparent d’ors et déjà la rencontre du 23 octobre au ministère des Affaires étrangères

 où les quatre parlementaires se rendront avec le président du CD. Pour Mansour Kamardine, peu de chance qu’un débat s’installe sur le fond du sujet de la diplomatie franco-comorienne, « nous allons répéter notre indignation d’avoir été reçus uniquement par des conseillers le 28 septembre. Nous avons accepté pour dégoupiller la colère de la population ».

Sur ce sujet de l’indignation générale sur la méthode, nous ne doutons pas que les parlementaires parlent d’une même voix. Mais cela durera-t-il lorsque les négociations vont commencer ? Quand il s’agira de savoir notamment si oui ou non cette feuille de route contient des avancées comme la reconnaissance implicite par l’Union des Comores de Mayotte française… « Nous avons été échaudés par les tentatives de manipulation, nous nous sommes promis de rester unis, nous refuserons désormais d’être reçus séparément. »

Histoire de maintenir la pression, une manifestation est de nouveau organisée ce mardi 17 sur la place de la République à 8 heures par le Collectif d’associations de Mayotte.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com