La motion la plus importante dénonce sur le plan national « la répression des exilés et des aidants solidaires », surtout dans un département des Alpes Maritimes soumis à une forte pression migratoire, avec 42.000 migrants interpellés à la frontière franco-italienne sur les 10 premiers mois de l’année. Cette motion plaide en faveur de la libre circulation des personnes, en condamnant « l’enfermement des étrangers ».
Parmi les 3 autres motions prises, deux charges contre « la création d’un tribunal de première instance » et contre la révision de la justice qui la mettrait « dans un état de péril imminent », et celle qui concerne la protection effective de l’enfance à Mayotte.
Des troubles psychiques peu pris en charge
A la suite du Défenseur des Droits qui a une nouvelle fois alerté dans son dernier rapport sur les conditions de vie de certains enfants à Mayotte, le Syndicat de la magistrature « s’inquiète » en effet de la situation de l’enfance dans notre département: « Alors que la moitié de la population a moins de dix-sept ans, que plusieurs milliers d’enfants sont non accompagnés, soumis à divers abus et contraints à tous les expédients pour survivre sur ce territoire en situation de grande pauvreté et de tensions, les dispositifs de prise en charge sont limités, voire inexistants dans tous les domaines : écoles surchargées et dépassées, absence de structure spécialisée notamment pour les troubles psychiques de l’enfant, assistance éducative sans moyens ni plan d’action clair, justice pénale dépourvue de vraies alternatives à la détention provisoire. »
La motion adoptée « dénonce cette situation et demande à l’État que les moyens matériels et opérationnels de faire respecter les droits de l’enfant soient déployés en urgence dans ce département, exige qu’un état des lieux pluridisciplinaire de la situation soit réalisé par les autorités compétentes dans les meilleurs délais. »
Rappelons que la situation préoccupante est issue d’années de laxisme de la part des acteurs tant locaux qu’étatiques, et que des mesures comme la compensation de l’Aide sociale à l’Enfance due par l’Etat et l’adoption du Schéma départemental de l’Enfance et de la famille viennent d’être prises.
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com
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