30.9 C
Dzaoudzi
mercredi 30 octobre 2024
AccueilorangeDélinquance : Prévenir avec les moyens et les idées du bord

Délinquance : Prévenir avec les moyens et les idées du bord

Le procureur Miansoni appelait à utiliser tous les outils possible du CLSPD
Le procureur Miansoni appelait à utiliser tous les outils possible du CLSPD

Une initiative à souligner que cette renaissance du CLSPD, puisqu’il était réuni dans le passé lors de crise fortes, émeutes etc. Comme le procureur Camille Miansoni le faisait remarquer, « quand nous intervenons, le mal est déjà fait. Or, pour les victimes, la sanction judiciaire restera toujours dérisoire, on n’a pas d’autres choix que de travailler en amont », appelant chacun des acteurs, familles, associations, à « prendre sa part ».

La délinquance à Mamoudzou, bien qu’en « nette régression » selon le commissaire de police Philippe Jos, sur les vols avec violence et les vols avec effraction aux domiciles et aux entreprises, représente 50% de la délinquance de l’ensemble du territoire de Mayotte, sur 13% de surface géographique…

Le maire Mohamed Majani et son 1er adjoint Bacar Ali Boto insistaient de concert sur la « forte proportion de jeunes sans parent, puisque expulsés » : « Ils ne sont pas scolarisés et n’ont pas de travail car en situation irrégulière. » La moitié des incarcérations à Majicavo concernant des enfants de parents Mahorais, la parentalité est donc rapidement en cause.

Pénalement, les parents ne peuvent être tenus responsables des actes de leurs enfants, « mais ils le sont civilement », rappelait Camille Miansoni, des enfants protégés aussi par l’ordonnance de 45 « qui envisage les mesures éducatives avant de passer au répressif », « si elle n’est pas adaptée compte tenu de la gravité des faits, on peut prendre une sanction graduée ».

Suspension des allocations familiales

Le commissaire Jos au centre (en bleu marine)
Le commissaire Jos au centre (en bleu marine) proposait de s’engager sur les TIG

Les délais de convocation en justice sont longs, et les places insuffisantes en l’absence de centre éducatif fermé. D’autre structures devraient voir le jour en 2018, soulignait la directrice de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), Liliane Vallois, qui suit 188 jeunes sur Mamoudzou sur les 440 du territoire, « dont la moitié a déjà été jugé, un bon chiffre. Il n’y a pas de jeunes non suivis ». Elle évoquait les 30 places du quartier mineur de la prison, « c’est beaucoup » pour un territoire de cette taille. Ils étaient 28 à être incarcérés il y a quelques jours, un chiffre qui est monté à 38 selon le procureur.

Plusieurs propositions étaient lâchées, pour impliquer les parents. Certaines considérées en métropole comme trop répressives ont été livrées sans tabou, dans un esprit de recherche de solutions propres à un territoire particulier, quitte à trouver des propositions novatrices. Le commissaire Jos évoquait la suspension des allocations familiales « pour les mineurs récidivistes », appuyé par Bacar Ali Boto, « depuis que la préfecture a couplé le paiement de la caisse des écoles à l’obtention d’un reçu pour l’obtention d’une carte de séjour, tout le monde fait la queue pour payer ».

Les corrections d’antan n’ont pas la côte au tribunal, « surtout s’il s’agit de sévices corporels », répondait le procureur qui ne veut pas entendre parler d’ « enfants du juge », « c’est une mauvaise interprétation de nos actions, d’autres territoire en métropole autant chargés de traditions que Mayotte, ont du les laisser tomber pour s’adapter aux lois ».

Diviser pour mieux accompagner

Viviane Vallois, directrice de la PJJ
Viviane Vallois appelait à mettre l’accent sur la prévention à Mamoudzou

Malgré le déficit d’infrastructures de prise en charge des jeunes, il existe des solutions pour éviter de les expédier en prison pour un vol de rouge à lèvre. « Les Travaux d’intérêt général (TIG) sont sous développés à Mamoudzou, la municipalité doit nous aider sur ce sujet », relavait Liliane Vallois. Le commissaire Jos invitait chaque institution présente au CLSPD à se porter volontaire. Ce qui amène au sujet du partages des informations et des actions entre tous ces acteurs, non concrétisés en l’absence de signature d’une convention sur laquelle insistait le directeur de cabinet du préfet, Etienne Guillet.

Autre mesure d’implication des parents : l’accompagnement de leurs enfants au collège, « c’est le cas à Majicavo, ce qui a fait chuter drastiquement les chiffres de la délinquance ».

La préfecture met en place une mesure d’individualisation de la prévention de la délinquance : « Nous allons choisir 5 référents de parcours qui gèreront chacun 5 jeunes dont ils pourront rencontrer les parents régulièrement, et qu’ils pourront remettre en cas de problème aux autorités compétentes », expliquait le Capitaine de police Chamassi, chargé de mission au cabinet du préfet. Le dispositif vient d’être expérimenté en Petite Terre, et a permis de repérer plusieurs ados en souffrance.

La solution passe par l'individualisation de la prévention, pour le capitaine Chamassi
La solution passe par l’individualisation de la prévention, pour le capitaine Chamassi

Tout ceci en dehors des actions quotidiennes des associations de quartier qui font un travail considérable de prévention, comme Mlézi Maoré qui propose des ateliers éducatifs préventifs sur la drogue, « avec une présence en moyenne de 20 à 40 ados inquiets de ce qu’ils vivent. »

Côté sécurisation, la police nationale poursuit son partenariat étroit et fructueux avec la mairie et la police municipale, qui a fait considérablement chuter les agressions chez le transporteur scolaire Matis, et met en place une police de proximité, « comme le souhaite le ministre », le commissaire Jos était d’ailleurs à Paris la semaine dernière, pour une déclinaison en 3 points : « Une présence visible, un travail par objectif avec des activités mesurables par la population, et une communication continue ». La police nationale a d’ailleurs désormais sa page Facebook, « où vous pouvez suivre nos aventures ! »

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

1 COMMENTAIRE

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139515
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139515
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139515
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139515
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139515
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139515
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...