Si le commissaire Philippe Jos s’est rendu en Vallée 3 à Longoni ce jeudi, en terre d’action de la gendarmerie, ce n’est pas pour étendre son territoire en conquérant la commune de Koungou, mais pour signer une convention « qui a pour vocation de confirmer ce qui se pratique déjà », nous confie-t-il.
En allant un peu plus loin quand même puisque la société Matis se voit attribuer une ligne de téléphone dédiée, « qui permet de tomber sur notre centrale de veille, sans avoir les inconvénients d’encombrements d’un accès par le 17 ».
Le numéro de fixe a été donné aux conducteurs, aux contrôleurs et aux médiateurs, nous explique la société Matis, qui recense 3 types de problèmes : « Les incidents mineurs, les insultes, les agressions verbales, les incidents significatifs, qui sont à même de perturber le trafic, comme les caillassages, et les incidents plus graves avec agressions physiques. L’appel à la police permettra leur intervention rapide. » D’autre part, le visionnage de la vidéo-protection, « 15 bus en sont équipés », permettra de confondre les auteurs.
Effet dissuasif sur 3.000 élèves
Si le partenariat avec la gendarmerie est réel, aucun projet de convention n’est à l’étude, « les agressions se font surtout en zone urbaine du Grand Mamoudzou ».
Pour Philippe Jos, cette signature « grave dans le marbre les fruits de l’expérience », en se projetant dans l’avenir, « les futurs direction des deux parties ne pourront que reprendre ce cadre ». Ce n’est pas l’indice d’un éventuel départ de son côté, « je suis bien à Mayotte », répond le policier au physique de gendre idéal, qui transpose le travail effectué avec Matis à l’ensemble de sa zone.
Car depuis le mois de septembre, les contrôles jadis épisodiques des sacs scolaires, se font régulièrement, « en novembre, nous avons contrôlé 3.000 élèves, pour très peu d’infractions relevées. L’effet dissuasif fonctionne ». Une opération poursuivie à la rentrée. « Mais Matis n’est qu’une partie de la problématique scolaire qui existe dans et aux abords des établissements. Nous travaillons de plus en plus avec le vice-rectorat. Même s’il y a encore beaucoup d’incidents, on doit réussir à les endiguer ».
Mieux qu’hier et bien moins que demain
Et pour y arriver, il pratique avec ses hommes, « et une forte collaboration avec la Police municipale », la politique de la présence massive : « Plutôt que d’intervenir en ordre dispersé, nous pratiquons des actions ciblées ». Et ça marche, « après les nombreux incidents aux abords du lycée de Kawéni ou de celui de Mamoudzou Nord, nous avons mis en place des actions, certaines gamines ont été convoquées en justice, et nous n’avons eu aucun problème la dernière semaine avant les vacances ».
Une manière de prouver qu’avec les effectifs présents, et malgré les « prés de 2.000 scolarisés en plus dans les nouveaux établissements », il obtient des résultats, « la délinquance est mobile. C’est une guerre qu’il est difficile de gagner, il faut déjà remporter des batailles pour la ramener à un niveau acceptable ».
L’autre volet de l’action de la police nationale depuis plusieurs années est l’intervention préventive dans les collèges et lycées, « nous somme intervenus à K2 notamment sur la violence et les stupéfiants. Nous pouvons avoir davantage de résultats qu’avec les interpellations ».
Un travail qu’il compte accentuer en 2018, « en répondant toujours à la même question, la situation est-elle meilleure aujourd’hui qu’hier ? »
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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