Avec une augmentation de 3,8% par an, la population mahoraise augmente de manière considérable. “Mayotte conforte sa place de département ayant la plus forte croissance démographique” explique Jamel Mekkaoui, responsable de l’Insee Mayotte.
Ce dernier note “une accélération de cette croissance au cours des cinq dernières années. On renoue avec des croissances qu’on n’avait pas connues depuis les années 1990”.
Toutefois, cette augmentation n’est pas uniforme. Ainsi, Labattoir, seule commune à avoir vu sa population baisser en 2012, l’a vue considérablement augmenter en 2017, notamment en raison des implantations à la Vigie. Bouéni et M’Tsamboro ont quant à elles vu leur population baisser.
Parmi les poids lourds de la croissance démographique à Mayotte, Mamoudzou figure logiquement en tête de peloton. 71 400 habitants y sont recensés. Sur l’ensemble de la commune, le rythme de croissance a été multiplié par trois depuis 2012.
Koungou suit la ville préfecture avec 32 200 habitants. Les communes limitrophes sont celles qui “subissent” la plus forte croissance démographique. Dembéni gagne 7,7% d’habitant chaque année, contre 5,9% pour Tsingoni. Bandraboua gagne 6,7% par an et Bandrélé, 5,5%.
” La dynamique démographique s’est ainsi inversée par rapport à la période 2007-2012, période pendant laquelle la croissance était particulièrement forte dans les communes situées à l’ouest et éloignées de Mamoudzou. A l’échelle des villages, c’est à Mramadoudou et Dzoumogné que la population augmente le plus, avec une croissance dépassant les 10 % par an, ” informe l’Insee. Vahibé et Tsoundzou 1 sont les villages de la commune de Mamoudzou à enregistrer la plus forte croissance.
Une douzaine de villages perdent des habitants
A contre-courant de la tendance générale, Bouéni voit sa population baisser de -0,7% et M’Tsamboro, de – 0,3%. M’Tsangamouji et Ouangani augmentent, mais de moins de 1%.
L’explication de la faible démographie dans les communes n’est pas officielle, et elle est multifactorielle. Pour Bouéni et M’Tsamboro, “on pressent un lien de cause à effet avec les événements de décasage de 2016, mais il n’y a pas de formalisation claire. Migrations ou décasages, c’est trop tôt pour le dire, c’est à confirmer” avance l’Insee. En tout cas, ces communes seront les moins heureuses du département puisque, confirme Jamel Mekkaoui, “La population qui baisse impacte le budget des communes”. De là à en déduire que les décasages vont pénaliser les autres habitants, il reste un fossé. Car les communes excentrées subissent aussi un phénomène important qui se rapproche de l’exode rural connu en métropole.
“La population se concentre là où il y a déjà de la population” constate le responsable de l’antenne mahoraise. En d’autres termes, les habitants des communes éloignées de Mamoudzou sont de plus en plus nombreux à rejoindre le nord-est où se situent les principales activités économiques et de loisir.
Ainsi, Bouéni (village) perd 2,7% de sa population chaque année. Barakani perd 3,8% et Kangani, 4%. Preuve que des disparités existent aussi au sein des communes.
Retrouvez tous les chiffres : population et variation annuelle par village et par commune ci-dessous :
Les chiffres détaillés par commune et par commune et par village
Y.D.
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