L’urgence laisse place à l’angoisse, alors que la suite des événements se précise pour les habitants du quartier de Koungou frappé la semaine dernière par un glissement de terrain qui a coûté la vie à une mère et ses quatre enfants.
Une centaine de personnes a été évacuée du quartier le lendemain du drame, et hébergée temporairement au foyer de Koungou, dans l’attente d’une solution pérenne. Et c’est bien ce qui inquiète ces familles qui vivent dans le flou total.
Faïdati, que nous avions rencontrée chez elle juste après le drame, fait partie de ces familles. “Depuis jeudi dernier, on est au foyer de Koungou, ça se passe bien, on mange bien”, salue la mère de sept enfants expliquait-elle lundi.
La veille, un logement d’urgence à Tsoundzou lui avait été proposé. Mais avec une adolescente scolarisée à Kawéni, il n’était pas envisageable d’aller si loin. “On nous a dit qu’on allait avoir un logement à Koungou à partir de ce soir 18 heures” expliquait la mère de famille lundi.
Mais la réjouissance a été de courte durée. Alors que Faïdati et sa famille s’attendaient à un hébergement pendant trois mois, suffisants pour préparer “l’après”, on lui a signifié qu’ils ne seraient hébergés que pendant trois semaines. “Une dame est venue nous dire de ranger nos affaires pour aller dans le nouveau logement. Une voiture va venir nous chercher pour nous y emmener. Mais on n’aura que trois semaines, ensuite il faudra qu’on trouve quelque-chose par nous-même. C’est dur, trois semaines, c’est court, comment je vais faire ?”
Une inquiétude qui se mêle à une autre. “On ne sait pas quand ils vont démolir tout ça” s’interroge-t-elle, au sujet du quartier où a eu lieu le glissement de terrain, et où elle occupait son banga depuis 15 années. “On l’a laissé tomber, on ne retournera plus là bas, mais on a encore des meubles à y récupérer. On verra ça quand on aura un logement définitif.”
Outre la famille de Faïdati, 28 autres foyers ont été évacués du site du glissement de terrain, soit un total de 143 personnes identifiées. Parmi elles, 86 ont donc été reçues pendant quelques jours au foyer des jeunes de Koungou avant d’être relogées par l’Acfav, association d’aide aux victimes, la DJSCS, service d’Etat de la Jeunesse et des Sports, et la mairie de Koungou. Les autres habitants auraient trouvé refuge chez des proches. Les relogements ont eu lieu à Koungou et dans les communes limitrophes, soit à Mamoudzou, soit à Bandraboua.
Si Faïdati et sa famille, titulaires d’un titre de séjour, pourront compter sur cet appartement de Trévani pendant trois semaines, d’autres durées d’hébergement existent “selon la situation administrative” des évacués. Sans plus de précision de la préfecture.
Le maire de Koungou reste quant à lui injoignable depuis le drame malgré nos sollicitations répétées.
Y.D.
"On ne retournera plus là-bas". Après le drame de Koungou, l'angoisse du relogement
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