La lutte contre le VIH reste un combat difficile à Mayotte, où le dépistage et l’accès au préservatif sont déficients. L’association Narike M’Sada vient de recevoir deux cadeaux de Noël, à peine en retard, pour la poursuite de ses actions en ce sens. Le premier, c’est un lot de 1000 tests rapides. Ces tests qui s’effectuent par une analyse de sang au bout du doigt, comme pour la glycémie, donnent un résultat fiable en une minute. Ils seront accessibles au grand public dans les locaux de l’association* d’ici la fin janvier. Différents d’un autotests, ceux-ci sont effectués par du personnel qualifié, dans l’anonymat. Arrivés en France en 2011, c’est la première fois que ces tests sont livrés ainsi à Mayotte. Ils participeront à améliorer le dépistage, alors que seuls 262 patients sont actuellement suivis au CHM, “dont 60% de femmes dépistées lors de leur grossesse” selon le directeur de l’association Moncef Mouhoudhoire.
Le second cadeau reçu par l’association, c’est un chèque de 1500€ remis par Cédric Leledier, président du Rotary club de Mamoudzou-Hyppocampe.
Cette remise de chèque était aussi l’occasion de rencontrer ces bénévoles au grand coeur, capables de mobiliser des sommes énormes pour des projets caritatifs, bien souvent en toute discrétion. Et de répondre à quelques questions que l’on peut se poser sur cette association que d’aucuns perçoivent comme une sorte de société secrète.
Le Rotary, c’est quoi au juste ?
Le Rotary club, c’est d’abord une association, créée ans les années 1950 par des industriels en vue de financer des projets caritatifs. Ce “label” compte 1,4 million de rotariens dans le monde, répartis dans pas moins de 37 000 clubs. “Chaque club est souverain, on mène les actions que l’on veut, tant qu’elles sont prévues dans les statuts du Rotary” précise Cédric Leledier.
Que fait le Rotary Club à Mayotte ?
Le Rotary compte trois clubs à Mayotte. Le Rotary Club Mamoudzou, le Rotary club Mamoudzou Hippocampe, et le Rotaract, pour les membres de moins de 32 ans. Leur principale mission est la lutte contre la poliomyélite, une maladie quasiment éradiquée grâce à la vaccination mais qui présente encore des foyers notamment à Majunga. Car les clubs mahorais s’engagent aux Comores et à Madagascar également. A Moroni dans un centre pour brûlés. A Madagascar, surtout pour l’accès à l’eau potable. Ici, ils aident l’association des Enfants de la Lune, organiseront en mars leur 3e forum des métiers, mène l’action “des lunettes pour mieux lire”. Ils organisent aussi traditionnellement une distribution de cadeaux de Noël aux enfants hospitalisés. Courant 2017, le département devrait en outre se voir livrer un bus équipé pour les soins bucco-dentaires. Un investissement de 400 000€ financé à 50% par l’ARS et cofinancé par le Rotary.
Mais ils le trouvent où, cet argent ?
Les projets du Rotary sont financés par des dons essentiellement. Les galas annuels sont une source principale de recettes, mais d’autres actions caritatives peuvent être menées. En outre, d’autres fondations peuvent participer. Lorsqu’un club réunit une certaine somme, le Fondation Rotary, sorte de banque d’investissement des rotary-clubs du monde entier, peut participer à hauteur de 50%. Ainsi si le Rotary de Mamoudzou récolte 6000€, la Fondation en versera 3000. Le milliardaire fondateur de Microsoft est lui aussi investi dans ces actions. Pour chaque euro investi par un Rotary-club, il verse 1€ à son tour. De quoi financer leurs propres actions donc, mais aussi, parfois, aider d’autres associations comme Narike M’Sada. “On essaye d’aider, sans que ces structures ne soient dépendantes de nos financements, précise le président de la section mamoudzienne. On n’est pas là pour se substituer aux institutions locales.”
A noter que les dons effectués au profit du Rotary sont intégralement dépensés pour les actions caritatives du club. Les frais de fonctionnement quant à eux, sont entièrement pris en charge par les membres.
D’ailleurs, comment on devient membre du Rotary ?
C’est l’une des raisons pour lesquelles le Rotary Club semble voilé de mystère. On n’y rentre que par le parrainage d’un membre, à condition de remplir certains critères. Ainsi à Mamoudzou, les membres ne peuvent être plus de trois à appartenir à la même catégorie professionnelle. “Cela amène des projets d’horizons différents”. En outre, l’assiduité et l’engagement sont des prérequis. “On demande aux Rotariens d’être dans l’action, on ne cherche pas à multiplier les membres”.
Quant aux cadres de l’association, ils sont élus chaque année à leur poste, et tournent tous les ans. Chaque club possède en fait quatre présidents, puisqu’une fois élus, chacun occupe des responsabilités pendant quatre ans.
Le Rotary Club de Mayotte dépend lui-même d’un district qui s’étend de Maurice à Djibouti, en passant par les Seychelles, La Réunion, Madagascar, Mayotte et l’Union des Comores. Le président actuel du district, Manoj Vaghee était en visite à Mayotte en ce début de semaine. Mais en raison du cyclone, son vol a été avancé mardi matin pour Maurice et nous n’avons pu le rencontrer comme prévu.
Ces dernières années, deux gouverneurs élus étaient de Mayotte : en 2006 et en 2012. Cette année c’est donc un Mauricien, l’année prochaine, l’élue est une Malgache. Ce sera aussi la première fois qu’une femme occupera ce poste prestigieux au sein du Rotary. Elle se rendra à Mayotte en début d’année prochaine.
Y.D.
Le Rotary Club offre 1500€ pour la lutte contre le VIH à Mayotte. L'association nous a ouvert ses portes
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