Les PMI sont des petites structures jouent un rôle essentiel de proximité à Mayotte où elle supervise la santé de la femme enceinte, de la mère et de l’enfant.
« Jusqu’à présent, les femmes enceintes qui passaient par nos services, n’avaient au plus une seule échographie durant toute leur grossesse, avec un matériel rustique », explique Sara Amrane, Sage-femme à la PMI du dispensaire de Koungou. Ce sont 14 échographes modernes qui ont été commandées par le conseil départemental, pour un coût unitaire de 35.000 euros, soit un investissement de 500.000 euros, « et deux échographes portables ont été offerts par l’entreprise HG Mayotte », semblables à des tablettes, qui vont permettre de réaliser des échographies à domicile.
Quatre sont arrivés, 10 sont en cours d’acheminement par voie maritime. Une démonstration grandeur humaine a d’ailleurs été effectuée ce jeudi matin à la PMI de Kawéni.
Anticipation de l’arrivée du Zika
Les sages femmes titulaires du diplôme d’échographie, elles sont deux dans les PMI, vont pouvoir réaliser des échographies complètes avec détection de possibles malformations, quand les autres ne pourront pratiquer que des écho-datation, pour dater la grossesse. Un diplôme qui peut être obtenu à Mayotte grâce à des permanences de professionnels arrivant de La Réunion, « mais un diplôme exigeant, qui implique beaucoup de responsabilités, nous n’avons pas le droit à l’erreur », indique Sara Amrane qui a elle-même financé sa formation.
La détection de malformations permettra d’orienter les femmes enceintes vers le service de néo-natalité de l’hôpital, « nous pourrons ainsi anticiper une arrivée probable du virus Zika à Mayotte depuis l’Afrique, qui impacte sur le périmètre crânien du fétus. Car on ne doit pas se demander s’il va arriver, mais quand car nous avons le vecteur qui est le moustique tigre », alerte Philippe Peytour.
Du matériel neuf dans des taudis
Les sages-femmes intéressées par la formation pourront bénéficier du financement du conseil départemental au mois de mai. Elles ne sont que 10 pour 22 postes en PMI, « un turn over essentiellement dû aux conditions de travail, accusent-elles en marge de la démonstration sur l’échographe, à Mtsapéré construite en 2010, le toit menace de tomber, à Passamainty, la boue se fait envahissante sans parler des rats, et en plus, en 2017, les contractuels ont perdu les 30% de majoration de salaires ».
Une situation dénoncée par l’intersyndicale, et d’autant plus paradoxale que l’argent est là : « C’est toute la problématique de la lenteur de décision au sein du conseil départemental », avait déploré Issa Issa Abdou 4ème vice-président chargé de l’action sociale et de la santé, « c’est pourquoi nous avons demandé un circuit court de prise décision ». Une réunion est prévue à la fin du mois avec l’ensemble du personnel pour programmer les réfections des PMI.
Il va d’ailleurs falloir protéger ces nouveaux appareils contre la délinquance mais aussi les risque d’inondation, avertit Philippe Peytour qui a rapidement fait poser des portes sécurisées.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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