28.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilorangeCoopération judiciaire avec les Comores : envoi d’une mission de députés à...

Coopération judiciaire avec les Comores : envoi d’une mission de députés à Mayotte, « pour nous aider, il faut aider les Comores »

Laetitia Saint Paul et Marielle de Sarnez exposaient les termes de la Convention
Laetitia Saint Paul et Marielle de Sarnez exposaient les termes de la Convention

Cette tentative de coordonner les justices des deux pays sur l’action envers leurs justiciables n’est pas récente puisque cette convention de coopération avait été signée le 13 février 2014 par l’ambassadeur de France en Union des Comores et le ministre comorien de la Justice. Elle a été adoptée le 9 novembre 2016 au Sénat.

Beaucoup de questions ont émaillé l’échange en commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, certains députés demandant que cette Convention impacte sur les informations bancaires et le blanchiment d’argent, ou s’interrogeant sur les moyens techniques à la disposition des Comores pour mener à bien cette coopération, notamment en terme d’écoutes téléphoniques, ou sur des précisions en terme de délais à ne pas dépasser, « si l’une des parties faisait la sourde-oreille ».
Dans ses réponses la rapporteure du rapport Laetitia Saint-Paul, expliquait notamment que la France pourra refuser l’entraide judiciaire « si la peine encourue est la peine capitale encore en vigueur aux Comores », et répondait à la question du député Alain David sur l’entraide sur les affaires de filières d’immigration clandestine : « Les deux Etats pourront autoriser le contrôle pour lutter contre les crimes organisés », ce qui peut recouvrir les transports dans des kwassas bondés, avec les risques encourus.

Les premiers à l’adopter

Marine Le Pen à Mayotte en novembre 2016
Marine Le Pen à Mayotte en novembre 2016

« C’est un premier acte d’entraide qui va dans le bon sens pour détendre l’atmosphère », soulignait la rapporteure. Le texte sera ensuite soumis à débat dans l’hémicycle et pourrait être adopté mi-février. Mais c’est du côté français que cela bouge surtout, « nous serons les premiers à l’adopter, et dès que ce sera le cas du côté de l’Union des Comores, elle pourrait être appliquée un mois après. »

Pour la députée Marine Le Pen, tout travail avec nos voisins est inutile, « des ronds de jambe » qui n’auront « aucune action sur l’immigration clandestine. A Mayotte, les femmes ne sortent plus après 18 heures. » Elle évoquait un rapport à la « présentation scolaire », de quelqu’un qui « n’est jamais allée à Mayotte ». La présidente du FN s’y était rendue lors de la campagne présidentielle.

L’autre intérêt de la présentation de cette convention, c’est qu’elle aura permis au député Mansour Kamardine, invité puisqu’il ne siège pas dans cette commission des Affaires étrangères, de rappeler devant ses pairs les origines du combat de Mayotte Française. Elle leur aura permis d’entendre qu’il y a 60 ans, ce n’était pas pour des allocations familiales, encore aujourd’hui minimes, que Mayotte a voulu ce rattachement, « mais pour rester libre ».

7 petits millions d’aides

Mansour Kamardine très écouté lors de ces échanges
Mansour Kamardine très écouté lors de ces échanges

Et de voir se brosser devant leurs yeux le tableau d’un territoire soumis à une forte pression migratoire, « 75% des 10.000 accouchements à l’hôpital sont le fait de femmes en situation irrégulière », ce qui « nous exclut des services publics, l’Education nationale où les écoles sont en rotation, l’hôpital, la préfecture… « Le seul endroit où on est accueilli avec un grand sourire, c’est aux Services fiscaux ! »

Il invitait la Commission à se rendre à Mayotte, ce que Marielle de Sarnez, la présidente de la Commission saisissait au bond, « nous sommes le premier bailleur bilatéral de l’Union des Comores, nous devons regarder comment cette aide est utilisée, je propose donc un déplacement à Mayotte ».

Se réjouissant de cette décision, le député Mahorais indiquait qu’il aurait voté en faveur de cette Convention s’il avait été membre de la Commission, « Aidez-nous et pour cela, il faut aider les Comores et au delà des 7 millions d’euros versés, mais une aide conditionnée à résultat ». Une intervention applaudie par ses pairs.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

 

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139509
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139509
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139509
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139509
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139509
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139509
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...