Dans un document envoyé aux médias, et dans le contexte de la manifestation de ce jour contre les violences commises par les jeunes, FO transports rappelle le protocole d’accord du 29 janvier, amendé de nouveaux articles (Lire Accord du droit de retrait du 29 janvier 2018 amendé). Il avait entériné le premier droit de retrait des transporteurs scolaires, qui avaient suspendu, puis aussitôt réitéré le mouvement après un caillassage.
Le secrétaire départemental du syndicat Anli Djoumoi, dit « Siaka », revient sur ce qui fait le quotidien des chauffeurs de bus. Les violences externes, tout d’abord, « des insultes, menaces, agressions psychologiques, voire physiques, exercées sur les salariés des entreprises de transports (TRV) », que ce soit depuis l’extérieur ou interne au véhicule.
De la part des scolaires, il s’agit de « comportements méprisants, menaces faites au chauffeur mais aussi à ses proches », « insultes proférées par les passagers et par les divers usagers de la route, (piétons, automobilistes, etc.) sont plus fréquentes sur certaines lignes où les incivilités se banalisent. » Et « les nuisances sonores, (discussions des passagers, musique…) »peuvent être importantes et permanentes. »
Il évoque aussi les détériorations du matériel, pieds ou marques sur les sièges et sur les parois des véhicules, caillassages, etc.), pouvant aller jusqu’à sa destruction (incendie du véhicule, etc.).
Crachats ou ouverture des portes en route
Autant d’incivilités qui « constituent, par accumulation et en raison de leur caractère incessant, une pression insidieuse pour les salariés. »
Enfin, les plus graves, les agressions physiques, « bien que moins nombreuses, sont plus traumatisantes pour le personnel roulant ». Elles sont diverses rapporte Ali Siaka, qui les détaille: « Crachats, coups et plus exceptionnellement coups de feu dans certains secteurs géographiques, actes mettant en jeu la sécurité des fauteurs de trouble mais aussi celle des autres passagers (bousculades aux stations, rixes avec d’autres passagers, ouverture des portes en ligne, individus agrippés à l’arrière du bus, etc.). »
Il évoque des conducteurs confrontés à ces situations particulières « se trouvent la plupart du temps démunis (absence de moyens, de formation, gestion des aléas non planifiée, etc.) pour intervenir efficacement et en toute sécurité. »
Prévention des risques
Le syndicat FO transport invite à associer le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) ou à défaut les Délégués du Personnel (DP) lorsqu’ils existent, ainsi que les Services de Santé au Travail (SST) pour identifier les déterminants des différentes formes de violences. Le syndicaliste évalue 17 types de risques, qui vont de l’incident avec un autre usager de la route (automobiliste, etc), aux vols ou agressions dans le bus, en passant par les incidents lors de la vérification des titres de transport, ou la consommation de « substances « psychoactives ». Et appelle à définir une échelle de gravité pour établir un suivi.
« Ces données seront ensuite utilisées pour quantifier et évaluer les problèmes en les croisant avec d’autres paramètres, périodes de l’année, horaires de travail atypiques, lignes concernées et le cas échéant, les conducteurs visés. »
Un « recueil des incivilités » qui « s’inscrit directement dans la démarche d’évaluation et de prévention de ces risques » et ainsi « impacte dans l’organisation du travail ».
Un outil pour l’entreprise selon Ali Siaka, « en externe, cette base de données peut servir aussi d’argumentaire à l’entreprise pour solliciter ou négocier des mesures avec les partenaires locaux directement concernés et compétents. »
Il explique que ces démarches auprès des autorités en cours sont effectuées sans me soustraire aux actions des mes camarades”.
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com
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