Le taux d’emploi de travailleurs handicapés n’est pas encore établi à Mayotte, mais en 2016, le Plan régional pour l’insertion professionnelle des travailleurs handicapés (Prith) dénombrait 250 personnes Reconnues en Qualité de Travailleurs Handicapés (RQTH), dont 80 en emploi, alors 7.000 personnes étaient considérées comme éligible. La marge est énorme. Encore maintenant, les entreprises de plus de 20 salariés sont tenues d’embaucher 2% de travailleurs handicapés à Mayotte, contre 6% dans le reste du pays.
On ne sait pas encore précisément sur quel pied danser avec le nouveau code du travail, indique Tsigoy Ben Salimini, Chargé de l’organisation de l’Union Départementale de la CFDT. Il organisait avec Nidaa Hamada ce mercredi 21 février, un Séminaire sur le thème du handicap dans le cadre de l’application du Code du travail de Droit commun : « Mais en l’absence de décret d’application qui aurait dû sortir avant le 1er janvier pour en préciser les contours, nous ne savons pas encore quand le taux d’employabilité des travailleurs handicapés va évoluer. »
Une pension à vie
La formation s’adressait aux représentants du personnel des grandes entreprises de l’île. Perturbée par le mouvement social contre la délinquance, elle parvenait à toucher tout le monde assurait Tsigoy Ben Salimi, « avec plusieurs sessions en rotation. »
L’objectif est d’épauler les employés et même les patrons dans la déclaration des travailleurs en situation de handicap. « La plupart du temps, ce sont les salariés eux-mêmes qui n’osent pas se déclarer, or, c’est à eux de le faire, les patrons ne peuvent pas les y obliger. Surtout qu’ils sont très compréhensifs dans ce domaine. »
Si le salarié hésite à franchir de cap et déclarer son handicap, c’est qu’il craint pour son poste, « la peur d’être licencié prend le dessus, en fait, ce que le chef d’entreprise regarde, c’est si le travail est fait ou pas. »
En cas de handicap, le salarié peut bénéficier de plusieurs avantages, comme la délivrance d’une carte qui leur octroie une rente professionnelle, « c’est une pension à vie qui tient compte du seuil de handicap », ou l’adaptation de son poste de travail. L’entreprise peut bénéficier de l’accompagnement de l’Agefiph*, pour ça », informe le syndicaliste.
Chaque mois, l’UD CFDT organise au sein de son siège à Mamoudzou des sessions de formation. La prochaine porte sur une évolution du code du travail qui va intéresser beaucoup de patrons et de salariés des grosses boites, le passage aux 35 heures.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
* L’Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées
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