« La chanson est une drôle d’alchimie, et son succès reste un mystère », Claude Lemesle, président d’honneur de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), résume ainsi le casse tête de certains compositeurs. Pour dévoiler un pan de ce mystère lié aux « tubes », les ministères de l’Education nationale et de la Culture se sont associés à la Sacem pour lancer « La Fabrique à Chanson ».
Une Fabrique où il ne s’agit pas de faire les trois-huit, sauf si ils se traduisent en accords, sortis de l’instrument d’un auteur, que vont épouser des paroles écrites par les élèves. Cette 3ème édition nationale de la Fabrique à Chanson intègre pour la première fois Mayotte parmi les participants. Elle associe un auteur composteur adhérent à la Sacem, Maalesh en l’occurrence pour Mayotte, une classe et son instituteur, ce seront 30 élèves de CM2 de l’Ecole élémentaire de M’gombani, et une salle de spectacle… pas encore née à Mayotte, l’Ecole Musique à Mayotte a fourni la sienne.
Une chorale est née
Tout de blanc vêtus, les élèves entonnent « Un rêve », « fabriquée » sur mesure par leurs bouillonnant cerveaux mêlés à celui de Maalesh qui leur impulse la rythmique à la guitare, guidés par son inimitable timbre de voix. « Il s’agit autant de travailler le français que le développement artistique et culturel », retrace Charles Zier, directeur de l’Ecole élémentaire de M’gombani. Le français mais le swahili aussi, glisse Chantal Charles-Alfred, conseillère pédagogique langages, « et ça tombe bien, ce mercredi est également la Journée internationale des langues régionales ! »
Pour Colette Cabort, Inspectrice de l’Education nationale à Mamoudzou, « ce travail met en évidence la cohésion de groupe, ce qui a même débouché sur la formation d’une chorale dans l’école, et l’inclusion des élèves en classe ULIS, comme les enfants de la Lune, qui ont des contraintes particulières ».
L’instituteur, Abdou Ali Mlanao a vu les jeunes se désinhiber au fur et à mesure des séances de répétition, « l’un d’entre eux ne faisait que hocher la tête quand je lui posais des questions. Et depuis, il chante, rit et discute avec les autres ! »
C’est à la MJC de M’gombani que s’est jouée « l’avant scène » ce mercredi, « qui permet aux élèves de se tester dans les conditions du réel, avant la restitution finale en mai », décrypte Cécile Bruckert-Pelourdeau, directrice de Musique à Mayotte. En mai comme dans le reste du pays, sauf qu’à Mayotte, le ramadan va fixer ses contraintes horaires, « du coup, nous l’organisons le 1er mai, place des Congrès à Pamandzi, pour les 20 ans de Musique à Mayotte ».
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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