A l’occasion de la journée sur la pauvreté dans les outre-mer, c’est la jeunesse qu’a visée la ministre Annick Girardin dans son discours. Elle livrait quelques chiffres clefs ” qui donnent un aperçu de l’ampleur des enjeux » : « Des territoires, tels que la Guyane notamment ont des taux très élevés de déscolarisation, 20% des étudiants sont inscrits dans l’enseignement supérieur contre 40% dans l’hexagone, 10,6 % des jeunes ultramarins ne sont ni en emploi, ni en formation ni au chômage, un taux de chômage des jeunes en outre-mer a plus de 30 % en moyenne (entre 30% et 68% selon les territoires) soit 2,5 fois plus élevé que dans l’hexagone, un niveau d’illettrisme près de 4 fois supérieur à celui des jeunes de l’hexagone. »
Outre le plan Egalité réelle en Outre-mer et les plans de convergence associés, la ministre a demandé en plus, et comme à son habitude, des solutions émergentes des territoires. Sur l’accueil de la petite enfance, « un véritable plan de rattrapage est nécessaire en outre-mer compte-tenu d’un taux de couverture d’accueil des moins de trois ans très inférieur à l’hexagone. La Guyane et Mayotte doivent être inscrits dans les territoires prioritaires où seront développés les « crèches à vocation d’insertion professionnelle ». C’est à la fois permettre une socialisation précoce des enfants, favoriser l’insertion professionnelle des parents et former les personnels. »
La scolarisation, l’épineux problème de Mayotte
Priorité est également mise sur la scolarisation des enfants dès le plus jeune âge, un sujet brûlant à Mayotte, où les places sont comptées, et même pour des jeunes plus âgés. « Il s’agit aussi de renforcer les mesures pour la prise en charge et l’accompagnement des mineurs non accompagnés. Je pense particulièrement à Mayotte mais c’est une réalité que l’on retrouve dans d’autres territoires. »
La restauration scolaire ainsi que le droit à la santé des enfants sont des « enjeux majeurs », pour la ministre, sans plus de précisions qu’un développement du réseau des PMI.
Un focus a été fait sur le soutien à la parentalité qui « doit être développé ». « Les chiffres des familles monoparentales en outre-mer sont alarmants : 37,7% à la Réunion, 53,6% en Martinique alors que la moyenne nationale est à 25,4%. On sait aussi que dans la majorité des cas, le parent seul n’exerce aucune activité. »
En matière d’accompagnement, le travail du Service militaire adapté était souligné, « le cap des 6000 jeunes formés a été atteint cette année », avec un objectif du SMA 2025.
A.P-L.
Lejournaldemayotte.com
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