Le maire de Bandraboua avait répondu en 2014 à l’expérimentation nationale de revitalisation des Centre-bourgs, pilotée par le Commissariat Général à l’Égalité des Territoires (CGET), en lien avec l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) et différents services des ministères du Logement et de l’Égalité des Territoires, de la Décentralisation et de la Fonction Publique, et des Outre-Mer. Sur 350 dossiers, seul Bandraboua a été retenu pour Mayotte. Pas étonnant, Soulaimana Boura héritait d’une des communes les mieux gérées de l’île.
Il évoquait récemment en public la voie de contournement, qui partirait du carrefour Dzoumogné-Mtsangamouji, pour déboucher à hauteur du Pôle emploi. Nous lui avons demandé des précisions : « Le contournement deviendra la route nationale, et la portion actuelle basculera en gestion communale ». Elle comprend en effet le pont Bailey que l’on emprunte pour arriver à Dzoumogné. « Il s’agissait d’une solution provisoire ». Ce type de pont modulaire, conçu par l’ingénieur Donald Coleman Bailey en 1940, était en effet destiné à répondre ponctuellement à des contraintes militaires en temps de guerre de franchissement des cours d’eau. Et n’avait pas vocation à durer…
IL faut donc alléger sa charge, « une partie de la route sera réservée aux piétons », indique Soulaimana Boura. Le projet est porté par la Direction de l’Equipement (la DEAL) de l’Etat, qui utilise une partie du Contrat de Projet Etat Région 2015-2020 pour les études, et le suivant, après 2020 donc, pour le bouclage des travaux.
Sentier littoral
L’autre projet qui pourrait démarrer concerne l’aménagement du front de mer, plus exactement à la pointe de Mgwédajou. « Nous sommes en train de rendre le projet compatible avec la loi Littoral, les premiers coups de pioche sont attendus pour ce milieu d’année 2018, avec notamment la conception d’un sentier littoral porté par le conseil départemental ».
L’aménagement du marché de Dzoumogné est un rêve de l’élu qui y voit un pôle de vente des petits producteurs locaux, « ce sera le grand marché du nord », envisage-t-il, alors qu’au nord-ouest, Acoua prépare le sien pour cette année.
Les deux autres axes du centre bourg sont moins avancés. Il s’agit de la Rénovation de l’Habitat Indigne (RHI) à Handréma, « surtout la mise en place d’un réseau d’assainissement et de mini stations », et la construction d’un Centre d’affaire, regroupant des entreprises, « il sera positionné à côté de la mosquée actuelle ».
Des finances à finaliser
Deux infrastructures supplémentaires viennent se greffer, une gare routière dans le cadre de l’implantation du Pôle d’échange multimodal du schéma de Transports interurbains et la Protection Maternelle et Infantile, tous deux portés par le conseil départemental.
Les financeurs de ce projet à prés de 10 millions d’euros sont donc la commune, l’Etat, le Département, les fonds européens, « les partenaires doivent encore s’entendre sur le bouclage financier », tempère Matthieu Lhoste, Chef de projet Centre-bourg, « mais les dépenses d’ingénierie sont déjà financées ». De son côté, l’Agence Nationale de l’Habitat participe à hauteur de 487.000 euros.
Le maire ne compte pas pour ce projet, sur un prêt AFD (Agence Française de Développement) : « Nous y avons renoncé car la somme que l’on nous proposait, 800.000 euros, était dérisoire. Nous avons fait appel à la BFC qui peut nous accorder un prêt jusqu’à 2 millions d’euros. »
Les études préliminaires bouclées, les marchés de maitrise d’œuvre ont été lancés, indique Matthieu Lhoste, « nous allons entrer dans une étape de concertation avec le public. » Habitants, à vos stylos, vous aurez votre mot à dire !
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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