La rencontre des manifestants avec les élus a tourné court ce mardi après-midi au cinéma Alpa Jo, et a nécessité une réunion en petite délégation au cabinet du président du conseil départemental. Soibahadine Ibrahim Ramadani explique qu’il s’agissait d’accorder les violons : « Le texte produit par les élus est synthétique alors que la plateforme issue de la mobilisation entre dans les détails. Il faut faire converger les points de vue pour obtenir une motion à remettre au préfet, puis au gouvernement ».
Dans leur plateforme revendicative, les manifestants partent des chiffres de la délinquance donnés par le service statistique du ministère de l’Intérieur, pour alerter sur la situation de Mayotte et en parallèle, listent les déficiences en agents affectés à l’Education nationale, à la justice ou aux services hospitaliers.
« Quand on veut tuer une revendication, on lui invente une mission
Et demandent pêle-mêle une série de mesures qui demandent à être hiérarchisées et conceptualisées, « mettre fin aux titres de séjour d’exception », ou « l’application sans délai des sanctions prévues par la loi à l’encontre des personnes qui hébergent des personnes en situation irrégulière. » « On a aussi débattu de l’opportunité d’y inscrire la fin du droit du sol ou de l’hôpital en zone internationale », indique El Anzize Hamidou, syndicaliste, qui ne veut pas entendre parler d’envoi de mission, « quand on veut tuer une revendication, on lui invente une mission ».
Partant du principe que l’Etat fait la sourde oreille alors que la mobilisation de ce mardi matin aurait dû provoquer des réactions, le Collectif qui mène la mobilisation annonce « un durcissement du mouvement dès ce mercredi. » « Nous subissons la délinquance, des menaces, nous revendiquons la sécurité pour notre territoire. La 5ème puissance mondiale qui fait le gendarme dans le monde ne peut pas le faire chez elle ?! », interpellait Saïd Kambi, désigné porte parole de la société civile pour l’occasion.
D’un durcissement de la manifestation peuvent découler des débordements, « s’ils sont le fait de nos enfants, nous les maitriserons, et si c’est une autre population qui les provoque, nous ferons la même chose. »
Le texte revendicatif devrait être proposé dans la soirée ou demain, indique-t-il.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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