Se déplaçant avec le député Mansour Kamardine, et avec son poulain pour la législative, Elad Chakrina, sur un barrage à Tsararano en matinée ce mardi, Laurent Wauquiez a soutenu les manifestants, « vous avez fait le choix de la France, il faut que la France fasse le choix de Mayotte, rajoutant, ne basculez pas dans la violence, mais il ne faut rien lâcher ! », avant de se saisir d’un pneu, pas très à l’aise, à l’invitation d’une manifestante.
Au sein de la permanence du parti Les Républicains de Mayotte, nous avons pu l’interroger sur le sens de cette visite.
Le Journal de Mayotte : « Votre ressenti après un jour de visite à Mayotte ? »
Laurent Wauquiez : « On m’avait alerté d’une situation dégradée, mais j’ai tenu à venir malgré tout, et prendre le temps pour comprendre. J’ai rencontré des commerçants attaqués pour une bobonne de gaz, un chef d’entreprise blessé à l’oreille… Où est le gouvernement ? Il y a une vraie dignité chez les habitants de l’île qui revendiquent sans agressivité, mais on sent une vraie lassitude. Sur un territoire où un tiers des habitants est en situation irrégulière, les bateaux de la PAF ne sont pas opérationnels, un véhicule de police sur trois est en ordre de marche, et d’un autre côté, les habitants se murent derrière les grillages et n’osent pas sortir la nuit. Dans aucun autre département français on n’accepterait ce qui se passe ici! ».
Vous êtes un leader d’opposition, que peut espérer Mayotte de votre visite ?
Laurent Wauquiez : « Ce mardi après-midi, j’ai demandé à Christian Jacob* de poser une question sur Mayotte à l’Assemblée nationale, portant sur le silence du gouvernement. Je demande des mesures simples, un groupement d’intervention, présent dans les autres DOM, les véhicules nécessaires, le changement du système de détection du sonar obsolète. Si la France ne gère pas l’immigration à Mayotte, elle ne le fera nulle part. Il faut étudier la levée du droit du sol ici. »
Mais la mesure a été jugée inconstitutionnelle…
Laurent Wauquiez : « Ça tombe bien, le président de la République veut réformer la Constitution ! Il faut aussi que ça serve à Mayotte. Vous savez que je suis quelqu’un qui parle vrai (sourire entendu), il faut réguler l’immigration clandestine. N’oublions pas que les Mahorais ont fait par quatre fois le choix de la France ».
Le président de Les Républicains a glissé qu’il ne « voulait pas d’une visite ministérielle », mais c’était à s’y méprendre au regard du cortège de médias nationaux qui le suivait dans les rues de Kawéni. Laurent Wauquiez en profitait pour réitérer devant les caméras que les mesures annoncées par le gouvernement étaient « insuffisantes ». Pas sûr que cela fasse davantage réagir les ministres.
Propos recueillis par Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
* Président du groupe LR à l’Assemblée nationale
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